10-04-2025, 08:08Mise à jour le: 10-04-2025, 08:44Source: Trends-Tendances
Face à la forte volatilité des marchés, I-care, le leader mondial de la maintenance prédictive préfère temporiser et reporter son entrée en bourse. Une décision stratégique qui n’entrave en rien sa trajectoire de croissance.
La société montoise I-care Group préparait activement son introduction en Bourse, elle annonce qu’elle a décidé de reporter son IPO. Le contexte économique mondial, particulièrement instable, a pesé dans la balance. Entre tensions géopolitiques et flambée des droits de douane, le moment n’était tout simplement « pas le bon » pour faire ses premiers pas sur les marchés financiers.
« Je suis un grand fan de F1 », explique Fabrice Brion, cofondateur et CEO d’I-care. « Le meilleur pilote dans la meilleure voiture ne prend pas le départ lorsque les conditions météo sont dantesques. C’est un peu la même chose aujourd’hui : les conditions macroéconomiques sont pour le moins instables. »
Ce report n’entrave en rien la dynamique de croissance du groupe. Bien au contraire. I-care s’apprête à franchir le cap des 1.000 collaborateurs, avec 200 recrutements prévus dans les 12 prochains mois — soit une moyenne de quatre nouvelles embauches par semaine.
La société, qui combine croissance organique, expansion géographique et acquisitions ciblées, a récemment racheté SDT International. Elle prévoit par ailleurs la livraison et l’installation de quelque 300.000 capteurs Wi-care, déjà vendus à ses clients industriels à travers le monde.
Ironie du sort : les mêmes turbulences qui ont motivé le report de l’IPO confortent aussi les choix stratégiques d’I-care. Alors que de nombreux concurrents produisent en Chine, l’entreprise belge a fait le pari d’une production européenne. Cette décision met aujourd’hui la société à l’abri des hausses de droits de douane. Elle a même constitué un stock de deux années de ventes prévues aux États-Unis, anticipant les récentes tensions commerciales.
En tant qu’acteur clé de la maintenance prédictive, I-care aide ses clients à absorber les hausses de coûts en optimisant leur efficacité industrielle. Ses technologies permettent de réduire les coûts de production de 1 à 2 % et les coûts de maintenance de 7 à 15 %, des marges devenues cruciales dans un environnement économique sous pression.
Prête pour la réindustrialisation
Fabrice Brion voit également dans les bouleversements actuels des opportunités à long terme. « Les États-Unis semblent amorcer une nouvelle phase de réindustrialisation. I-care est prête à accompagner cette dynamique, en équipant dès leur conception les futures infrastructures industrielles avec des technologies de maintenance de pointe. »
Le report de l’IPO apparaît comme une décision de lucidité et de meilleur timing. Le groupe, dont les fondamentaux restent solides, garde sa stratégie intacte et attend des conditions de marché plus favorables pour se lancer sur les marchés boursiers. Un contretemps maîtrisé, en somme.
