Hermès explose les estimations : ses ventes en forte hausse signalent-elles la fin de la disette du luxe ?
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Hermès bat les estimations du marché et affiche des ventes en forte hausse. Que signifient-ils pour le secteur du luxe, qui traverse une période creuse ?
Le début de l’année 2024 est-il synonyme de reprise pour le secteur du luxe ? Il y a en tout cas de bonnes surprises au niveau des résultats du dernier trimestre de 2024. Le dernier groupe en date à publier ses chiffres est Hermès, ce vendredi matin. L’action démarre en trombes, avec une hausse de 4% à l’heure d’écrire ces lignes.
- Son chiffre d’affaires du trimestre est en hausse de 17,6% en un an et atteint 3,96 milliards d’euros. Soit mieux que les estimations du marché (3,69 milliards).
- Pour la division des articles en cuir et selles d’équitation, qui compte pour la moitié des ventes environ, le chiffre est en hausse de près de 22%.
- En Asie hors-Japon, les ventes sont en hausse de 9%. Ce n’est pas anodin ; le ralentissement en Chine est une épine dans le pied du secteur du luxe et est en partie responsable pour la période de disette qu’il traverse depuis un an environ.
- Sur toute l’année, c’est une hausse de près de 15% pour le chiffre d’affaires, à 15,2 milliards d’euros. Là aussi, c’est plus que ce qu’attendait le marché (14,94 milliards). Le bénéfice d’exploitation atteint les 6,15 milliards d’euros sur l’année.
- “En 2024, dans un contexte économique et géopolitique plus incertain, la bonne tenue des résultats témoigne de la force du modèle Hermès et de l’agilité des équipes de la maison, que je remercie chaleureusement”, commente le CEO Axel Dumas.
- Pour 2025, le groupe annonce une hausse des prix de l’ordre de 6 à 7%, à cause des coûts de production et de taux de change. En cas de guerre commerciale, il “s’adaptera aux taxes, en élevant ses prix en fonction.”
Fin du creux du luxe ?
Tout comme Richemont, Burberry, Kering et Moncler, Hermès a battu les estimations. Le groupe affiche même des chiffres en forte hausse (certaines de ces autres entreprises ont publié des ventes en légère baisse, mais moins que ce qui était craint). Mais est-ce que cela signifie que le ralentissement du secteur du luxe a atteint un fond ?
Selon Dumas, ce ne serait pas encore le cas. Bien que l’entreprise entame l’année “avec confiance”, le CEO estime qu’il serait “trop tôt pour apercevoir une inflexion pour le secteur plus large”.
Car il y a également eu des résultats qui ont eu un accueil mitigé. Chez LVMH, le mastodonte du secteur, les chiffres étaient par exemple qu’en très légère hausse et l’action a chuté le jour de publication (même si es ventes étaient meilleures que les estimations).
Puis Hermès est aussi une exception. Le groupe figure dans la frange la plus élevée du secteur du luxe, dont les ventes sont moins impactées par un ralentissement économique que ceux d’autres marques un peu moins exclusives.
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