Greenyard : offre de rachat équitable

Production de salades, image d’illustration. Getty Images.
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Que vaut l’offre publique d’achat sur les actions restantes de Greenyard ? Analyse.

Le géant des fruits et légumes Greenyard a annoncé le 11 avril que l’actionnaire principal Hein Deprez, soutenu par l’entreprise américaine Solum Partners, envisage de lancer une offre publique d’achat (OPA) volontaire et conditionnelle sur Greenyard. L’annonce d’une nouvelle importante était déjà apparue clairement lorsque le cours de l’action a été suspendu à la demande de la société le 1er avril, dans l’attente d’un communiqué de presse. Il a donc fallu attendre 11 jours supplémentaires pour que la proposition d’offre soit annoncée.

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Offre

L’offre s’élèvera à 7,4 euros par action et sera entièrement payée en espèces. Elle représente une prime de 37% par rapport au dernier cours de l’action avant la suspension du 1er avril et de 14,7% par rapport à l’objectif de cours moyen des analystes, qui est de 6,45 euros par action. La famille Hein Deprez détient actuellement 37,7% des actions en circulation, sans compter les 4,48% d’actions propres détenues par Greenyard. Par conséquent, l’offre porte sur 29,74 millions d’actions, ce qui représente une valeur équivalente d’environ 220 millions d’euros.

L’acquisition sera réalisée par une société holding récemment créée au Luxembourg, Garden, qui est actuellement encore détenue à 100 % par la famille Deprez. Il est prévu que toutes les actions des Greenyard détenues par la famille Deprez soient transférées à Garden. Les actions acquises dans le cadre de l’offre seront financées par Solum Partners, puis apportées à Garden. De cette manière, les Américains deviendront copropriétaires de Garden après l’offre. Solum Partners est un investisseur américain dans des entreprises actives dans l’agriculture et la production alimentaire.

Le fait que les principaux actionnaires restants aient accepté l’offre est important pour les chances de succès de l’offre. Il s’agit plus précisément d’Alychlo (Marc Coucke ; 13,4%), de Sujajo Investments (Tom Borman ; 7,1%), du Boerenbond (via Agri Investment Fund ; 4,7%), de l’industriel Joris Ide (3%) et de Marc Ooms, qui détiennent collectivement 30,04% des actions en circulation. L’offre a permis d’acquérir 95% des actions en circulation, après quoi une offre de retrait obligatoire sera lancée pour les actions restantes. Le conseil d’administration a déjà donné son accord conditionnel à l’offre.

Histoire tumultueuse en bourse

Cela devrait mettre fin à la trajectoire boursière volatile de Greenyard. Au cours de la dernière décennie, l’action a fluctué entre un pic de 22,15 euros en 2017 et un creux de 2,34 euros en 2019. En 2018 et 2019, le groupe s’est retrouvé dans des eaux particulièrement troubles en raison de la combinaison d’une série de revers opérationnels, plus particulièrement une épidémie de bactérie listeria dans une usine de produits surgelés en Hongrie, d’une forte concurrence et d’un endettement excessif. Le ratio de la dette nette sur le flux de trésorerie d’exploitation dégagé, ou rebitda, a explosé pour atteindre un niveau insoutenable de 7,1.

Marc Zwaaneveld, gestionnaire de crise, a ensuite procédé à un nettoyage en profondeur, qui a abouti à un refinancement complet en mars 2021, soutenu notamment par Marc Coucke et Joris Ide (investissement à 7 euros par action). Une croissance régulière s’ensuit, notamment grâce à la collaboration intégrée réussie avec les grands magasins pour le rayon frais, mais les marges bénéficiaires restent historiquement minces. Le taux d’endettement a progressivement diminué et en 2023, il y avait à nouveau de la place pour un modeste dividende (0,1 euro brut par action).

Au cours du dernier exercice, Greenyard a réalisé pour la première fois un chiffre d’affaires annuel de plus de 5 milliards d’euros (5,07 milliards). Cela lui a permis de réaliser un résultat brut de 186,5 millions d’euros, soit une marge brute stable de 3,6 %. Le ratio d’endettement est tombé à 1,87.

Conclusion

L’action se négocie à plus de 5% en dessous du prix d’offre. Le marché ne s’attend donc pas à une contre-offre. Bien qu’il puisse y avoir plus à long terme, nous sommes d’accord avec le consensus des analystes qui décrivent l’offre comme juste. Nous abaissons notre recommandation à « conserver » dans l’attente de l’offre. Par la suite, nous avons l’intention d’abaisser encore la recommandation à « accepter l’offre ».

Recommandation : conserver/attendre

Risque : moyen

Note : 2B

Prix : 7,00 euros

Ticker : GREEN BB

Code ISIN : BE0003765790

Marché : Euronext Brussels

Capitalisation boursière : 360,6 millions d’euros

Ratio C/B en 2024 : 26

Ratio C/B attendu en 2025 : 16

Différence du cours sur 12 mois : +41%

Différence du cours depuis le début de l’année : +29%

Rendement du dividende : 3,6%

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