Alphabet reste une machine à générer du cash


Alphabet, la société holding mère de Google, a réalisé un chiffre d’affaires de 90,2 milliards de dollars entre janvier et mars. C’est 12 % de plus qu’un an plus tôt et environ 1 milliard de dollars de plus que prévu.
Google Search, le moteur de recherche, a généré de loin la plus grande part des recettes. Avec 50,7 milliards de dollars, les recettes du moteur de recherche ont augmenté de 10% d’une année sur l’autre, soit plus que les 9% attendus.
Les modèles linguistiques basés sur l’intelligence artificielle (IA) ne concurrencent pas Google Search pour l’instant. Alphabet intègre également l’IA dans son moteur de recherche afin d’obtenir de meilleurs résultats. Le groupe a lancé une nouvelle version de son modèle linguistique Gemini (version 2.5), qui est considéré comme l’un des principaux modèles d’IA. L’offre AI Overview (résumé de recherche) a été étendue à 140 pays supplémentaires et 15 langues différentes.
YouTube, qui fête cette année son 20e anniversaire, a vu ses recettes publicitaires augmenter de 10% pour atteindre 8,9 milliards de dollars. Les revenus des abonnements (YouTube Premium et Google One) ont augmenté de 19% pour atteindre 10,4 milliards de dollars.
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Cloud
Les revenus du cloud ont augmenté de 28% pour atteindre 12,3 milliards de dollars, conformément aux attentes. Comme lors des trimestres précédents, le manque de capacité des centres de données a freiné la croissance du segment « cloud ».
La division a réalisé un bénéfice d’exploitation de 2,18 milliards de dollars. À 17,8%, la marge d’exploitation a presque doublé par rapport à l’année précédente. Google Cloud est la troisième plus grande plateforme cloud après AWS (Amazon) et Azure (Microsoft).
Chiffres
Au niveau du groupe, le bénéfice d’exploitation a augmenté d’un cinquième pour atteindre 30,6 milliards de dollars. Les dépenses ayant augmenté moins vite que les recettes, la marge d’exploitation est passée à 33,9%, contre 31,6% pour la même période de l’année précédente. La forte augmentation du bénéfice net (+46% à 34,5 milliards de dollars) crée une distorsion car Alphabet a enregistré une plus-value latente de 8 milliards de dollars sur un investissement (non divulgué).
Alphabet a confirmé son plan d’investissement de 75 milliards de dollars pour 2025. Sur cette somme, 17,2 milliards de dollars ont déjà été dépensés au premier trimestre, soit 43% de plus qu’un an plus tôt. L’IA et le cloud restent l’axe stratégique d’Alphabet et c’est également vers ces segments que la majeure partie de l’argent ira, avec des serveurs et des centres de données supplémentaires et une expansion de la capacité du réseau.
Alphabet ne donne pas de prévisions pour le reste de l’année 2025, mais souligne les vents contraires possibles d’une récession sur les revenus publicitaires. En arrière-plan, plusieurs procédures judiciaires dans différents pays sont toujours en cours contre Alphabet. Ces procédures portent presque toujours sur des infractions présumées au droit de la concurrence. Celles-ci découlent de sa position dominante sur le marché de la recherche en ligne, de la publicité en ligne et du navigateur web Chrome, entre autres, dont les concurrents et les gouvernements s’offusquent. Il n’y a pas de solution facile, car la situation actuelle s’est développée historiquement de cette manière. La solution la plus radicale, qui consisterait à scinder le groupe en plusieurs entreprises distinctes, n’est pas à l’ordre du jour et n’est d’ailleurs pas très réaliste.
Alphabet a réalisé un flux de trésorerie disponible de près de 19 milliards de dollars au premier trimestre, soit 13% de plus qu’un an plus tôt. Sur les quatre derniers trimestres, le flux de trésorerie disponible s’élève désormais à 74,9 milliards de dollars (+8 %). À la fin du mois de mars, Alphabet disposait de 95 milliards de dollars en liquidités et en titres négociables. Le dividende sera augmenté de 5% et le groupe rachètera également ses propres actions, pour 70 milliards de dollars, cette année, comme il l’avait fait en 2024.
Conclusion
Alphabet a toujours été de loin l’action la moins chère du groupe des Sept Magnifiques, mais elle ne s’est pas montrée immunisée contre la correction boursière de ces dernières semaines. Alphabet se négocie aujourd’hui près d’un quart en dessous de son pic de début février. Le premier trimestre a été très bon, avec notamment une rentabilité accrue et des flux de trésorerie élevés. À 17 fois les bénéfices attendus et 5 fois le chiffre d’affaires, la valorisation est inférieure à la moyenne des cinq dernières années, mais cette période avait été exceptionnelle. Les risques macroéconomiques et juridiques sont désormais plus élevés. Les marchés resteront volatils au cours de la période à venir et Alphabet, en tant qu’action à bêta élevé, n’y échappera pas non plus. Nous maintenons notre recommandation « conserver » pour l’instant.
Recommandation : conserver/attendre
Risque : moyen
Note : 2B
Cours : 162 dollars
Ticker : GOOGL US
Code ISIN : US02079K1079
Marché : Nasdaq
Capitalisation boursière : 1960 milliards de dollars
Ratio C/B en 2024 : 20
Ratio C/B attendu en 2025 : 17,5
Différence du cours sur 12 mois : -3%
Différence du cours depuis le début de l’année : -15%
Rendement du dividende : 0,5%
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