Vranken Pommery
Cours bouillonnant
23,75 EUR – 1B Digne d’achat
Ces dernières années, ce ne fut pas souvent le cas, mais le second producteur mondial de champagne, Vranken-Pommery Monopole (coté sur NYSE Euronext Paris; capitalisation boursière : 212 millions EUR; code ISIN : FR0000062796), a enregistré un chiffre d’affaires (CA) supérieur aux prévisions au 3etrimestre : il s’est élevé à 66 millions EUR, soit une hausse de 5,6% ou 3,5 millions EUR par rapport à la même période l’an dernier. Si l’on considère uniquement les ventes de produits de marque, sans les ventes de vins sans marque et les ventes aux professionnels, qui ont sensiblement baissé et dont les marges bénéficiaires sont faibles, la hausse du CA ressort même à 21,1% (61,3 millions EUR versus 50,6 millions EUR). Parmi les produits de marque, donc, on note la progression particulièrement franche des ventes de champagne (+27%). Derrière la chaîne de luxe LVMH, Vranken-Pommery Monopole est le second producteur mondial de champagne avec des marques aussi prestigieuses que Vranken, Pommery, Demoiselle, Charles Lafitte et Heidsieck & Co. La récession persistante en Europe affecte le marché du champagne, qui a fléchi en 2012 de 5%. Vranken-Pommery n’a pas échappé à cette tendance (-4,7% de CA pour le champagne en 2012) mais a refusé d’accorder des réductions de prix pour ne pas entacher la réputation de ses labels de qualité. Cette politique semble porter ses fruits en 2013 : après 9 mois, le CA du champagne s’est accru de 9,6%, à 117,5 millions EUR. Le groupe est également leader sur le marché des vins rosés, notamment grâce à l’acquisition en 2009 de la société Camarguaise de Participations (propriétaire des Domaines Listel, un des plus grands domaines vinicoles d’Europe avec environ 3800 hectares (ha) de terres, dont 2000 ha de vignobles, y compris le Château de Villeroy). Les vins rosés ont connu un très bon 3e trimestre, avec une hausse de 16,5% de leur CA de 14,8 millions EUR. Après 9 mois, le CA des vins rosés totalise 41,8 millions EUR, contre 39,1 millions EUR l’an dernier (+6,9%). Une plus petite partie du CA découle de la vente de porto comme les grandes marques Rozès et Sao Pedro. Celles-ci se sont moins bien portées au 3etrimestre (3,2 millions EUR de CA ; -15,8%), ce qui s’est traduit, au terme des 9 premiers mois, par un CA stable de 9,6 millions EUR. Sous l’effet de la baisse sensible des ventes de vins sans marque et aux professionnels, le CA ressort à 5,4% au niveau du groupe au bilan des 9 premiers mois, de 188 millions EUR à 177,9 millions EUR. Au 1er semestre, cette baisse ressortait encore à 10,8%. Le CA des produits de marque a progressé sur les 6 premiers mois de 2,2% (107,6 millions EUR versus 105,9 millions EUR). Grâce au très bon 3e trimestre, la hausse s’est intensifiée à 8,3%, à 168,9 millions EUR contre 155,9 millions EUR en 2012. Le groupe ne révèle généralement pas de chiffres pour le 3etrimestre mais il ressort des chiffres publiés pour le semestre que malgré un repli de 10,8% du CA, le bénéfice opérationnel (EBIT) s’est accru de 0,7%, à 8,5 millions EUR. La marge d’EBIT s’est hissée de 6,7% au 1er semestre 2012 à 7,6% cette année. Vranken-Pommery commence à récolter les fruits de ses investissements dans plusieurs améliorations logistiques et d’améliorations de production, mais aussi de Bissinger & Co, repris l’an dernier. La société oeuvre à l’allègement de sa dette (un défaut propre au secteur, compte tenu du préfinancement des stocks très étendus) par la cession d’actions non stratégiques. Grâce à l’émission de deux obligations, au total de 175 millions EUR, la position d’endettement a été davantage diversifiée cette année. Vranken-Pommery est optimiste : il affirme être en mesure de réaliser les objectifs de ventes pour 2013 et a versé en juillet un dividende brut de 0,80 EUR par action.
Depuis que nous avons ramassé l’action fin 2012 après l’augmentation de capital, le cours s’est redressé de 25%. Les performances des produits de marque augurent le meilleur pour le 4{+e} trimestre, période cruciale pour le groupe, et pour l’évolution du bénéfice. Malgré le redressement, le potentiel d’appréciation est encore suffisant pour que nous maintenions le conseil d’achat (rating 1B).
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