Van de Velde doit sacrifier sa rentabilité
La patience des actionnaires du producteur de lingerie est mise à rude épreuve. La hausse durable du bénéfice qu’ils attendent, n’est pas pour demain. En outre, le dividende a été abaissé de 70%, à 1,03 euro par action.
Van de Velde ne s’extraira pas de l’ornière à brève échéance, manifestement. Cette année, une hausse de son chiffre d’affaires (CA) de 3 à 4% est envisageable, ce qui serait conforme à la croissance moyenne du CA des dix dernières années. Cela dit, pour y parvenir, l’entreprise doit investir bien plus qu’autrefois. La rentabilité sera donc, comme en 2017, sous pression cette année. Du fait de la sensible baisse du cours de l’action depuis le début de l’an dernier, le rapport cours/bénéfice a baissé à 16. Mais si l’action n’est pas encore bon marché, c’est parce que les investisseurs croient au succès de la transformation du groupe.
Van de Velde n’a d’autre choix que de sacrifier sa rentabilité pour préparer l’avenir. La société est montée tardivement dans le train de l’e-commerce et doit tout mettre en oeuvre à présent pour rattraper ce retard. Elle investit dès lors considérablement dans sa structure d’e-commerce, en ce compris l’optimisation de la chaîne de production, qui a connu plusieurs ratés ces dernières années, notamment des retards de livraison, que les clients n’ont bien entendu pas appréciés. Pour garantir la réussite de sa transition numérique, l’entreprise a dû faire appel à des talents coûteux. Les dépenses se multiplient, mais elles prouvent que la direction de VandeVelde prend les problèmes à bras le corps. Elle a certes encore du pain sur la planche pour que, de la production à la vente, beaucoup soit automatisé et numérisé. Il lui faudra pouvoir contrer la concurrence.
Les résultats de 2017 confirment l’ampleur du défi. Le CA a stagné, la faiblesse des ventes des articles de lingerie ayant été contrebalancée par le succès des articles de bain et de sport. A la stagnation des ventes s’est ajouté le recul de la rentabilité. En base comparable, le cash-flow a reculé de 14% sous l’effet de marges affaiblies dans l’activité de commerce de gros d’une part, qui assure l’essentiel du bénéfice, et de la nette augmentation des coûts d’autre part. L’an dernier, Van de Velde a dépensé 5,1 millions d’euros de plus pour se préparer à l’avenir, et cette année, la note ne devrait pas être moins élevée. D’où l’avertissement de l’entreprise: le bénéfice demeurera sous pression. L’an dernier, le bénéfice net s’est accru de 1%, une progression attribuable à la baisse du taux d’imposition à environ 30%.
Forte de son bilan extrêmement robuste, Van de Velde finance sa transformation sans contracter de dettes _ cette société familiale tient absolument à ne pas s’endetter. La plus grande victime de cette politique est le dividende. Ces dernières années, l’excédent de liquidités avait été reversé aux actionnaires sous la forme d’un généreux dividende, supérieur au bénéfice net. Désormais, cet excédent finance les investissements. Le dividende sera par conséquent limité à 40% du bénéfice net, ce qui ramène le rendement du dividende à 2,5%.
Conclusion
Van de Velde devra investir beaucoup de temps et d’argent encore dans sa transition, sans garantie de succès sur le marché du détail. Le rendement du dividende de 2,5% nous paraît chiche, pour récompenser la patience des investisseurs. Le rapport cours/bénéfice de 16 n’est pas plus intéressant. Pour l’heure, nous conservons le titre.
Conseil : conserver
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 40,5 euros
Ticker : VAN:BB
Code ISIN : BE0003839561
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 549 millions EUR
C/B 2017 : 18
C/B attendu 2018 : 16
Perf. cours sur 12 mois : -30 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -9 %
Rendement du dividende : 2,5 %
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