Umicore n’est pas encore condamnée à la perfection
Les prévisions de croissance, certes époustouflantes, que formule Umicore sont loin d’être infondées. Elles se paient au prix fort aujourd’hui, mais le potentiel à long terme de l’entreprise est indéniable.
La valorisation élevée d’Umicore ne préoccupe pas les investisseurs. Le rapport cours/bénéfice (C/B) de 35 reflète-il fidèlement les perspectives de croissance exceptionnelles d’Umicore, ou l’action est-elle “valorisée pour la perfection” et donc, vulnérable à toute mauvaise surprise? Nous penchons en faveur de la première hypothèse. Umicore pronostique un bénéfice d’exploitation récurrent (Rebit) d’environ 700 millions d’euros pour 2020, autrement dit de 35 à 45% supérieur à celui qui est attendu cette année. Un tel bénéfice entraînerait un bénéfice par action de plus de deux euros. Lequel ramènerait, en deux ans, à 25 le C/B, pour une action dont les perspectives de croissance seraient toujours attrayantes. Sur cette base, Marc Grynberg, le CEO d’Umicore, a fixé le prix de l’entreprise à 15-20 milliards d’euros. Tout repreneur devrait donc débourser au minimum 20% de plus que la valeur boursière actuelle (12,5 milliards d’euros).
Les performances actuelles ne préjugent certes pas des résultats à venir. Mais les prévisions de croissance que formule Umicore sont loin d’être infondées. La demande de matériaux pour batteries devrait continuer à augmenter, vu l’engouement grandissant pour les voitures hybrides et électriques. Les ventes de voitures électriques ont augmenté de 60% au cours des six premiers mois de l’année. Portée principalement par la Chine et l’Europe, cette croissance devrait se poursuivre au même rythme pendant plusieurs années. Umicore accroît en conséquence sa capacité de production de matériaux pour batteries. Pour financer ses investissements, l’entreprise a levé 892 millions d’euros en début d’année. D’autres investissements et augmentations de capital suivront plus que probablement, au cours des années à venir. Le taux d’endettement de l’entreprise ne dépasse pas 0,6 fois le cash-flow d’exploitation. Il est faible, pour une entreprise dotée d’un tel potentiel de croissance, mais laissons ce type de décisions à sa direction, qui ne manque pas d’expertise. Par ailleurs, à court terme, il y a peu de risques que la concurrence évince Umicore, vu son avance technologique. Et l’entreprise limite les risques à plus long terme en continuant d’investir dans la recherche et développement.
Au premier semestre, le Rebit a progressé de 26%, à 261 millions d’euros, grâce à la croissance du bénéfice dans la division Batteries (+97%), surtout. Pour l’heure à 42%, sa part dans le bénéfice d’exploitation total est appelée à rapidement atteindre, sinon dépasser les 50%. Dans cette division, le bénéfice progresse plus rapidement que le chiffre d’affaires (CA) grâce à la croissance des volumes et aux synergies.
Les performances des deux autres divisions principales, pour lesquelles les perspectives à long terme sont d’ailleurs tout aussi favorables, sont bonnes. La préoccupation croissante pour l’environnement soutient les ventes de pots catalytiques. Cette division a enregistré au premier semestre une croissance du CA (+12%) et du bénéfice d’exploitation (+7%). Dans la division Recyclage, le bénéfice s’est accru plus vite que le CA grâce à la hausse des cours des métaux et la capacité de traitement accrue dans l’usine de Hoboken.
Conclusion
Compte tenu de la demande croissante de matériaux pour batteries, de l’avance technologique de l’entreprise et de l’expertise de son management, le cours de l’action peut encore augmenter de manière considérable. Digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 50,1
Ticker : UMI
Code ISIN : BE0974320526
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 12,5 milliards EUR
C/B 2017 : 55
C/B attendu 2018 : 35
Perf. cours sur 12 mois : +51 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +28 %
Rendement du dividende : 1,47 %
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