UCB renforce sa primauté sur le marché de l’épilepsie

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Le Fintepla de Zogenix intégrera le pipeline, déjà bien garni, de médicaments contre l’épilepsie du groupe belge.

UCB a annoncé le 19 janvier avoir conclu un accord relatif à l’acquisition de l’américain Zogenix, spécialisé dans les maladies rares. Zogenix a obtenu en 2020 le droit de commercialiser le Fintepla (crises d’épilepsie chez les patients atteints du syndrome de Dravet) aux Etats-Unis et en Europe. La demande d’approbation au Japon est en cours. UCB déboursera 26 dollars en liquide par action Zogenix, majorés de 2 dollars si l’Europe approuve avant fin 2023 le Fintepla pour les crises d’épilepsie associées au syndrome de Lennox-Gastaut. L’opération pourra donc coûter jusqu’à 1,9 milliard, dettes comprises. Le médicament a généré au 3e trimestre un chiffre d’affaires (CA) de 21,4 millions de dollars. Au vu des 750 millions escomptés en 2026, année où les ventes seront les plus élevées, le prix semble correct. La transaction, qui devrait être bouclée pour la fin du semestre, s’inscrit dans la volonté exprimée par UCB de prendre la tête dans une série de domaines thérapeutiques, dont l’épilepsie. UCB est leader sur ce marché avec le Keppra, le Vimpat, le Briviact et le Nayzilam, sans oublier le Staccato Alprazolam, en phase ultime de développement. La franchise a permis de dégager au 1er semestre de 2021 un CA de 1,41 milliard d’euros net (dont 735 millions pour le seul Vimpat), soit 53% du CA consolidé. Le Fintepla contribuera au CA dès cette année, et au bénéfice net à partir de 2023.

L’acquisition aidera à compenser l’expiration des brevets sur le Keppra (à partir de2022) et le Cimzia (immunologie, à partir de 2024). Mais le principal moteur de la croissance reste le bimekizumab, inhibiteur des interleukines 17A et 17F (mon commercial: Bimzelx). Après son approbation pour le psoriasis en Europe et au Japon, on attend que l’agence américaine des médicaments (FDA) se prononce enfin. Au vu des résultats récemment obtenus dans l’étude de phase III sur l’arthrite psoriasique et la spondylarthrite axiale, les demandes d’approbation seront introduites à partir du 3e trimestre pour ces indications. C’est vers cette période également que devrait être déposée la première demande pour le rozanolixizumab, un antagoniste du récepteur de FcRn, pour traiter la myasthénie.

Après les excellents résultats du 1er semestre de2021, UCB a confirmé ses prévisions pour l’exercice: CA de 5,45-5,65 milliards d’euros, marge de Rebitda (cash-flow d’exploitation courant/CA) de 27-28% et bénéfice net de 5,6-6,1 euros par action. UCB entend devenir, d’ici à 2025, leader des marchés des crises d’épilepsie partielles, de l’arthrite psoriasique, des maladies auto-immunes qui frappent les femmes en âge de procréer, de l’ostéoporose et de la myasthénie. Malgré l’expiration des brevets du Vimpat et du Cimzia, le plan prévoit pour 2025 un CA d’au moins 6 milliards d’euros, une marge de Rebitda de 30-35% et un bénéfice net par action de 6,9-8,1 euros.

Conclusion

Le titre souffre du désamour pour la biopharma et de la déception due au report de l’approbation du Bimzelx aux Etats-Unis, une tendance qui devrait se renverser une fois que la FDA aura donné son feu vert. A 15 fois le bénéfice net escompté pour 2021, la valorisation est très intéressante. L’action reste évidemment en portefeuille.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 88,26 euros

Ticker: UCB BB

Code ISIN: BE0003739530

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 17,2 milliards EUR

C/B 2020: 16,5

C/B attendu 2021: 15

Perf. cours sur 12 mois: +3%

Perf. cours depuis le 01/01: -11%

Rendement du dividende: 1,5%

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