Texaf a à peine souffert de la crise sanitaire

© texaf.be

Ce holding est exclusivement actif en République démocratique du Congo. Or ce pays est moins affecté par les conséquences du coronavirus que la plupart des pays européens. Le cours de Texaf devrait rester stable un bon moment.

Si la République démocratique du Congo (RDC) est peu touchée, c’est notamment parce que deux tiers de sa population a moins de 25 ans et qu’à peine 3% des Congolais ont plus de 65 ans. Texaf a par conséquent pu voir son bénéfice opérationnel récurrent (Rebit) progresser au premier semestre, de 8%, à 4,54 millions d’euros. Les revenus locatifs du pôle immobilier (résidences et bureaux) ont gagné 3%, à 9,8 millions d’euros. La hausse tient en partie au projet Bois Nobles, entré dans sa deuxième phase de construction (33 unités de logement, dont la réception a été différée à avril 2021). Les travaux n’y ont été interrompus qu’un bref moment à partir du 6 avril en raison du confinement de Kinshasa imposé par le gouvernement. Dans cette ville, Texaf poursuit un autre chantier, Petit-Pont, un immeuble de bureaux de 3.000 m² en partie loué à Brussels Airlines et équipé de panneaux solaires qui en font le premier immeuble écoresponsable de la ville. Il sera disponible en novembre.

La direction pointe cependant un risque accru d’inoccupation au cours des mois à venir. Les locataires des appartements et villas comptant de nombreux expatriés, une certaine rotation est logique, laquelle est rapide en temps normal. Mais depuis la pandémie, les candidats sont moins nombreux. Si le risque d’inoccupation s’est accru, le recul des revenus locatifs ne devrait toutefois pas dépasser 0,5 million d’euros. Bonne nouvelle, en revanche: l’actualité de Carrigrès, carrière de grès à Kinshasa (encore au moins 40 ans de réserves) continue à s’améliorer. Au premier semestre, le chiffre d’affaires y a progressé de 18% en un an – certes, le semestre avait été exécrable, l’an passé. En outre, Carrigrès est légèrement bénéficiaire, avec 0,24 million d’euros. Située à environ 10 kilomètres du centre-ville, la carrière n’est pas dans la zone confinée.

Quant au campus numérique Texaf Digital, un espace de formation de pas moins de 700 m², qui devrait être un nouveau pôle de croissance pour le holding, il a ouvert ses portes début 2020, jusqu’au confinement. Texaf a par ailleurs investi dans plusieurs start-up africaines par le biais du fonds Partech Africa. Texaf entend jouer un rôle clé dans la numérisation de la RDC.

Signalons qu’un mégaprojet du holding est au point mort. Texaf n’a en effet n’a pas enregistré d’avancée dans le développement d’environ 1.500 unités de logement sur les 87 hectares disponibles à Kinsuka. L’an dernier, il a revendu une partie du terrain pour 6,9 millions de dollars (plus-value de 5,12 millions d’euros) à l’entreprise publique Société nationale d’Electricité, qui veut relier la ville de Kinshasa à la nouvelle centrale hydroélectrique. La direction n’a toujours pas décidé si Texaf conclura un ou plusieurs partenariats, et oui ou non par l’entremise d’une société distincte, pour financer et construire ce projet.

Texaf a attaché aux actions un dividende optionnel, cette année. Deux tiers des actionnaires ont opté pour un versement en actions.

Conclusion

Pour l’intégralité de l’exercice, nous tablons sur un Rebit comparable à, ou en légère hausse par rapport à, celui de 2019. Le cours demeure à nos yeux susceptible de s’apprécier considérablement à long terme. A plus brève échéance, il devrait globalement rester stable.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 33,40 euros

Ticker: TEXF BB

Code ISIN: BE0974263924

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 120,2 millions EUR

C/B 2019: 12,5

C/B attendu 2020: 12,5

Perf. cours sur 12 mois: -6%

Perf. cours depuis le 01/01: -14%

Rendement du dividende: 3,6%

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