Ter Beke renouvelle sa gamme de produits

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Les choix de l’entreprise sont judicieux. Elle entend répondre aux nouvelles exigences des consommateurs. Sa fusion avec Imperial Stegeman accélérerait son revirement stratégique.

Au 1er semestre, le groupe alimentaire belge Ter Beke a vu son chiffre d’affaires (CA) progresser, mais ses bénéfices reculer, en glissement annuel, en raison de la hausse des coûts des matières premières et de l’énergie notamment. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) a chuté de 27 à 18 millions d’euros et le bénéfice opérationnel (Ebit), de 7 à 3 millions d’euros. Le bénéfice net est néanmoins resté stable, à 1,5 million d’euros. “Nous répercutons la hausse des prix sur nos clients avec retard, ce qui érode les bénéfices”, déclarait récemment la direction. Qui n’a cependant pas manqué d’ajouter qu’à l’avenir, ce serait fait plus rapidement et de façon automatique.

Le groupe a constaté une reprise dans le segment des plats préparés: le CA s’y est accru de 26%. Sa filiale britannique KK Fine Foods, qui livre des plats cuisinés dans les pubs, s’est particulièrement distinguée. Par ailleurs, la demande de repas préparés dans les supermarchés reste forte. Le CA du segment des viandes transformées a pour sa part reculé de 1%, et c’est la résiliation de contrats non rentables qui l’explique.

Ter Beke affiche toujours une bonne santé financière. Son ratio d’endettement net (dette nette/Ebitda) a à peine augmenté. Le groupe a prolongé jusqu’en 2025 la durée de ses lignes de crédit auprès de trois banques, ce qui, compte tenu de la hausse des taux d’intérêt, est une bonne chose. En outre, comme seule la moitié des actionnaires opte pour le dividende optionnel, une partie des bénéfices reste dans l’entreprise et renforce sa position financière. Toutefois, l’inflation des coûts et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mettent les flux de trésorerie sous pression. Le cash-flow disponible est même négatif. Par rapport au 1er semestre de 2021, une quantité bien plus importante de liquidités est en effet immobilisée dans les stocks. Et si ces derniers ont enflé, c’est aussi parce que la direction entend éviter des ruptures. Une détérioration du cash-flow disponible n’est pas une catastrophe, mais le groupe devra veiller à ce que ce ne soit que passager. Autre point encore qu’il ne devra pas négliger: les nouvelles tendances de consommation. Les produits sains sont de plus en plus prisés. La direction en a conscience. Ter Beke a d’ailleurs déjà franchi une étape clé dans le renouvellement de sa gamme en investissant dans la start-up alimentaire Davai Dumplings. Le groupe va cibler les produits à marge plus élevée, tels que les en-cas sains et les produits de marques connues. C’est de ceux-là qu’il tirera l’essentiel de sa croissance à l’avenir, et donc moins du segment des viandes, bien qu’il génère un abondant flux de trésorerie. Sa filiale KK Fine Foods se concentre elle aussi sur le renouvellement de sa gamme de produits.

Fin 2021, Ter Beke avait annoncé son intention de fusionner avec le néerlandais Imperial Stegeman. Si l’opération est approuvée – la décision devrait tomber début 2023 – par les autorités néerlandaises et belges de la concurrence, le groupe verra son portefeuille s’étoffer de marques de charcuterie et de snacks réputées, et son revirement stratégique s’accélérer.

Conclusion

L’inflation galopante se ressent dans les résultats, mais elle sera davantage répercutée sur la clientèle. Restera à convaincre les investisseurs, qui ont fait plonger l’action. Pour nous, au vu du revirement stratégique en cours, de la bonne situation financière du groupe et des résultats à l’avenant, elle reste digne d’achat, pour un horizon long.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 99,2 euros

Ticker: TERB BB

Code ISIN: BE0003573814

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 181 millions EUR

C/B 2022: 25

C/B attendu 2023: –

Perf. cours sur 12 mois: -14%

Perf. cours depuis le 01/01: -17%

Rendement du dividende: 4%

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