SIPEF ravit ses actionnaires
Comme nous l’espérions, le groupe agro-industriel anversois a enregistré des résultats records en 2021. De plus, ses perspectives pour 2022 sont excellentes.
La direction avait, en marge de la publication du rapport intermédiaire relatif au 3e trimestre, relevé le (déjà attrayant) bénéfice net récurrent prévisionnel, de 60-70 millions de dollars à 80 millions de dollars. Celui-ci s’est finalement établi à 82,7 millions de dollars, ou près de six fois plus qu’en 2020 (14,1 millions), grâce à une production abondante et à l’envol des cours de l’huile de palme.
En 2021, le groupe a produit 1,39 million de tonnes de fruits (+13,6% en un an). Porté par une météo favorable, le taux d’extraction (la quantité d’huile tirée d’une tonne de fruits) s’est accru de 2,28%, à 24%, un excellent ratio. Il en a résulté une production record de 384.178 tonnes d’huile de palme, en hausse de 16,7% par rapport à 2020. La tonne s’est par ailleurs écoulée à partir de l’automne à des prix très élevés, si bien que le cours moyen s’est hissé de 715 dollars en 2020 à 1.195 dollars en 2021. Dès lors, le chiffre d’affaires (CA) du groupe a grimpé de 51,8%, à 416,1 millions de dollars, et le bénéfice brut a bondi de 62,4 millions de dollars à 169,2 millions. Le bénéfice évoqué plus haut (82,7 millions de dollars) n’inclut même pas la plus-value exceptionnelle de 11 millions sur la cession, en avril 2021, de la filiale indonésienne PT Melania (laquelle regroupe l’ensemble des activités qu’avait SIPEF dans le thé et la moitié de ses activités dans le caoutchouc). En replantant des palmiers à huile dans les plantations de caoutchouc qu’il lui reste (1.763 hectares fin 2021), le groupe se métamorphose en un pur producteur d’huile de palme. Il conserve néanmoins ses plantations de bananes en Côte d’Ivoire. Cette activité a contribué au bénéfice brut à hauteur de 3,8 millions de dollars (-7% par rapport à 2020). La direction estime la croissance de la production à 18% en 2022.
Si 30% du bénéfice brut récurrent sont reversés aux actionnaires, le dividende brut par action passera de 0,35 euro en 2021 au montant inédit de 2 euros – soit un rendement brut de 3,3% – en 2022! Le budget d’investissement de 2022 a été porté à 100 millions de dollars (68,7 millions en 2021). Grâce au contexte favorable (hausse des prix de l’huile), SIPEF a réduit sa dette nette de deux tiers en 2021, bien plus qu’attendu, de 151,2 millions à 49,2 millions d’euros.
Cette année, la production devrait augmenter de 4% (croissance de 10% en Indonésie, mais léger recul en Papouasie-Nouvelle-Guinée), à 400.000 tonnes, un niveau encore jamais atteint. Après une nouvelle expansion à 100.000 hectares, elle devrait atteindre près de 600.000 tonnes par an à compter de 2030. Le groupe a déjà vendu 33% de la production attendue en 2022 à un excellent prix de 1.267 dollars la tonne, contre 36% à 827 dollars la tonne au même moment l’an dernier. Le cours de l’huile devrait rester élevé jusqu’à l’été au minimum.
L’action a bien réagi aux résultats. Mais, au vu des perspectives émises pour l’exercice, nous estimons qu’elle pourrait valoir davantage (70 euros, contre 65,30 euros aujourd’hui). Acheter.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 65,30 euros
Ticker: SIP BB
Code ISIN: BE0003898187
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 690,8 millions EUR
C/B 2021: 9
C/B attendu 2022: 11
Perf. cours sur 12 mois: +40%
Perf. cours depuis le 01/01: +14%
Rendement du dividende: 3,1%
Actions belges
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