Sipef: le bénéfice recule

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La production a beau augmenter, le bénéfice de Sipef déçoit. Toutefois, le cours de l’huile de palme ne se dépréciera pas éternellement.

Les actions des producteurs continuent de souffrir de la faiblesse du cours de l’huile de palme. Sipef n’en a pas moins achevé le troisième trimestre sur d’excellents chiffres de production (+11,5%, de 71.492 à 79.700 tonnes). Chacun des trois sites matures de Sumatra, en Indonésie, a contribué à la croissance du groupe anversois. Si Tolan Tiga n’a progressé que de 1,9%, à 20.552 tonnes, les plantations plus récentes d’UMW et de TUM, au nord de l’île, ont produit 11,3% de plus (12.592 tonnes), pendant que la production d’Agro Muko se hissait à 25.023 tonnes (+16,3%). Les expansions réalisées ces dernières années à Musi Rawas, dans le sud de Sumatra, combinées à la contribution croissante du site de Dendy Marker (8.986 hectares), acquis l’an passé, ont induit des économies d’échelle suffisantes pour que Sipef puisse traiter, depuis la fin juin, les fruits dans sa propre usine (2.011 tonnes au troisième trimestre). La croissance escomptée de la récolte de fruits et du taux d’extraction (la quantité d’huile extraite d’une tonne de fruits; 17,2% à peine aujourd’hui), engendreront un essor de la production ces prochaines années. La capacité de l’usine de traitement sera multipliée par deux, à 40 tonnes à l’heure, en 2019. Musi Rawas s’étend actuellement sur 2.137 hectares de plantations matures et 10.278 hectares plantés ou en cours de préparation, sur un total provisoire de 14.978 hectares.

Sipef avait annoncé, il y a quelques mois, la reprise de deux licences portant sur un total de 8.641 hectares, qu’il compte intégrer dans son plan de développement dès le premier trimestre de 2019. Dendy Marker inclus, la superficie plantée dans le sud de Sumatra devrait avoisiner, d’ici cinq ans, 33.000 hectares, dont 20% seront octroyés à des tiers, lesquels revendront toutefois les fruits au groupe agroalimentaire belge. L’ambition, affichée par la direction, d’atteindre 100.000 hectares d’ici à 2022, sera donc très probablement réalisée. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la production a grimpé de 7,8%, à 19.522 tonnes, ce qui compense totalement (+1,8%, à 62.450 tonnes) les mauvais résultats, dus à une météo défavorable, du premier trimestre. Pour exploiter pleinement la capacité de ses usines, Sipef s’approvisionne en fruits auprès de tiers. Cette production s’est envolée, au troisième trimestre, de 21,3%, à 15.778 tonnes. La production totale a augmenté de 13%, à 95.478 tonnes.

Compte tenu du net recul du cours de l’huile de palme, toutefois, le bénéfice récurrent pour l’exercice sera nettement inférieur à ce qu’il fut en 2017 (64,5 millions de dollars). Sipef a vendu 78% de sa production annuelle escomptée au prix moyen de 694 dollars la tonne, contre 95% au prix de 755 dollars à la même période l’an passé. L’importance des stocks et les incertitudes qui entourent l’issue du conflit commercial qui oppose les Etats-Unis à la Chine ont entraîné une diminution du cours, à 530 dollars la tonne. Une intensification de l’utilisation de l’huile de palme dans l’industrie du biodiesel et la faiblesse de la croissance de la production attendue l’an prochain devraient lui permettre de repartir à la hausse.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, la stratégie d’expansion avance bien. La faiblesse du cours n’incite pas à investir, mais les perspectives de long terme demeurent résolument attrayantes, d’autant que la valeur des plantations ne cessera d’augmenter. Nous conservons l’action en portefeuille et considérons qu’à une fois la valeur de l’actif net, le cours est intéressant pour l’investisseur de long terme.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 51,40 euros

Ticker : SIP BB

Code ISIN : BE0003898187

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 543,8 millions EUR

C/B 2017 : 11

C/B attendu 2018 : 16

Perf. cours sur 12 mois : -18%

Perf. cours depuis le 01/01 : -20%

Rendement du dividende : 3,1%

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