Redressement des marges de Bekaert
Bekaert reprend manifestement pied sur le lucratif marché chinois du fil d’acier pour panneaux solaires.
Bekaert pourrait bien parvenir à mettre un point final à la sensible érosion des marges enregistrée au second semestre de 2017. La marge sous-jacente sur le bénéfice d’exploitation était passée de 8,2% en 2016 à 7,3% un an plus tard, provoquant un léger recul du bénéfice d’exploitation sous-jacent, malgré une progression de 10% du chiffre d’affaires (CA). Le bénéfice acquis grâce aux volumes avait donc été gommé par l’érosion des marges.
Bekaert semble avoir à nouveau prise sur les deux facteurs qui pesaient sur sa rentabilité et avaient coûté cher à l’action ces derniers mois: tout d’abord, la guerre des prix paraît devoir déboucher sur une trêve, ensuite, l’entreprise reprend manifestement pied sur le lucratif marché chinois du fil d’acier pour panneaux solaires. Grâce à un redressement progressif des marges, le bénéfice de l’exercice 2018 devrait égaler celui de l’an dernier. Le premier semestre de 2018 sera certes moins bon que le premier semestre de 2017, mais Bekaert devrait corriger le tir sur les six derniers mois de l’exercice.
La direction admet avoir commis une erreur: lorsque les prix du fil machine sont partis à la hausse, l’an dernier, une partie du secteur a évité de répercuter cette augmentation sur les tarifs des fils d’acier, pour tenter de conquérir des parts de marché. En rabotant exagérément ses étiquettes, le tréfileur a véritablement sacrifié ses marges. Il a depuis retrouvé un meilleur équilibre entre volumes et marges, aidé en cela par un apaisement sur le front de l’intenable guerre des prix. Il répercute depuis le 4e trimestre la hausse des prix du fil machine sans perdre de parts de marché. Ses volumes ont augmenté de 3,4% l’an dernier, ce qui, combiné à l’envolée (certes tardive) des prix, a permis à son CA de progresser de plus de 10%.
Lors de la publication des chiffres annuels, l’aciériste a annoncé qu’il avait regagné son avance technologique sur le marché chinois du fil à scier. A la traîne, le groupe avait assisté à la chute de son bénéfice sur ce marché certes réduit, mais très rentable. La nouvelle production a démarré et les clients ont testé et approuvé les divers types d’acier. L’activité devrait recommencer à contribuer au bénéfice à partir du second semestre. Le tréfileur voit là une confirmation de sa capacité à rattraper rapidement un retard technologique.
La demande en provenance des secteurs automobile, minier et de la construction civile demeure vigoureuse. Le timide relèvement du marché pétrolier et gazier a soutenu les résultats de la filiale Bridon-Bekaert Ropes surtout. Bridon se concentrant toutefois principalement sur le marché pétrolier offshore, où le redressement est plus lent, la patience est de mise. En Amérique du Sud, le climat entrepreneurial demeure peu amène, tandis qu’aux USA, la politique de Donald Trump est vecteur d’incertitudes. Si le président maintient la taxation sur les importations d’acier et de fil machine, la compétitivité des sites américains de Bekaert s’en trouvera affectée. Le déploiement des programmes de transformation internes continue toutefois à soutenir la rentabilité. La direction vise toujours une marge de 10% à moyen terme.
Conclusion
Bekaert se redresse plus rapidement que prévu. L’amélioration de son pouvoir de fixation des prix est un véritable soulagement, mais les manoeuvres du président américain l’empêchent de se répercuter sur le cours. A un rapport C/B de 12 et une valeur d’entreprise correspondant à plus de six fois le cash-flow d’exploitation, la valorisation est peu élevée. Nous continuons à recommander d’acheter.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 36,4 euros
Ticker : BEK BB
Code ISIN : BE0974258874
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 2,2 milliards EUR
C/B 2017 : 20
C/B attendu 2018 : 12
Perf. cours sur 12 mois : -22 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -1 %
Rendement du dividende : 3,4 %
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