Picanol: année excellente, mais pas record
Picanol continue d’enchaîner des exercices remarquables, même si la progression de la contribution de Tessenderlo accuse désormais un léger ralentissement.
L’exercice 2017 s’était achevé sur un chiffre d’affaires (CA) record mais pas sur un bénéfice consolidé record, Tessenderlo, dont Picanol est, avec 37,3% des actions, l’actionnaire majoritaire, ayant échoué à convertir la croissance de son CA en croissance bénéficiaire. Malgré un certain ralentissement, la part de Tessenderlo dans le résultat net a bondi de 5,83 à 19,36 millions d’euros au cours des six premiers mois de 2018, ce qui permet à Picanol d’achever le semestre sur un bénéfice net record de 67,1 millions d’euros (contre 58 millions un an plus tôt), soit 3,79 euros par action (3,28 euros).
Il n’est toutefois pas certain que ce résultat s’étende à l’intégralité de l’exercice 2018. La contribution de Tessenderlo au résultat net de Picanol devrait en effet céder du terrain au 2e semestre. D’autant que l’augmentation des prix des matières premières (et du traitement des déchets) et le recours plus important que d’habitude à la sous-traitance pour l’exécution de certaines commandes ont quelque peu pesé sur les marges. Rien n’indique, enfin, qu’un nouveau CA record soit en vue. A 357,4 millions d’euros, le CA du 1er semestre est de 2% inférieur aux 364,7 millions d’euros enregistrés un an plus tôt. Picanol n’en conserve pas moins sa place de numéro 1 mondial dans le domaine des machines à tisser à lances et à jet d’air, tout en assurant un excellent service après-vente. Si le CA des Métiers à tisser a cédé 5%, la division Industrie a, elle, progressé de 5%, les commandes pour compte de tiers s’étant accélérées de 15%. La stratégie de diversification en dehors du marché, cyclique, des métiers (Industrie et Tessenderlo) a porté ses fruits au 1er semestre. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a reculé d’un peu plus de 12% par rapport à la même période l’an passé (de 71,1 à 62,5 millions d’euros), soit une baisse de 19,5 à 17,5% de la marge d’Ebit. Mais le résultat net a, nous l’avons vu, augmenté grâce à Tessenderlo (29% du CA consolidé). Hors Tessenderlo, le bénéfice net a cédé 8,4%, de 52,2 à 47,8 millions d’euros. Sans aller jusqu’à atteindre le niveau de l’an dernier, le semestre est excellent – le deuxième, en fait, historiquement, pour Picanol. En réaction, le cours a légèrement progressé.
En termes de résultats, les actionnaires sont évidemment gâtés depuis plusieurs années, ce qui assure au titre un excellent parcours en Bourse de Bruxelles. Au vu du carnet de commandes, la direction ne prévoit qu’une faible contraction du CA par rapport au dernier exercice. L’augmentation des prix des matières premières va quant à elle peser sur l’Ebit. L’évolution du résultat net dépendra de la contribution de Tessenderlo aux chiffres du 2e semestre. Notons que la trésorerie nette a continué d’augmenter, à 159,4 millions d’euros, depuis le début de l’année, car les rachats d’actions Tessenderlo ont été relativement modestes. Interrogé sur l’ouverture éventuelle d’un troisième pôle, Luc Tack a répondu que la question n’était pas d’actualité.
Conclusion
Picanol continue d’enchaîner des exercices remarquables, même si la progression de la contribution de Tessenderlo accuse désormais un léger ralentissement. Entre la mi-2009 et les résultats annuels de 2016, nous recommandions d’acheter le titre, malgré la multiplication par 30 (!) de son cours au fil des ans. Après nous être cantonnés pendant un temps à un avis neutre, nous émettons une nouvelle recommandation d’achat, sur la base d’une juste valeur de 105 euros par action.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 87,8 euros
Ticker : PIC BB
Code ISIN : BE0003807246
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,55 milliard EUR
C/B 2017 : 14
C/B attendu 2018 : 15
Perf. cours sur 12 mois : -17 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -5 %
Rendement du dividende : 0,2 %
Actions belges
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