Ontex vend sa filiale mexicaine
Pour permettre au “nouvel Ontex” d’atteindre la marge d’Ebitda visée, les initiatives de la direction précédente sont – très réalistement – abandonnées. Le marché applaudit à la vente des activités mexicaines; il souhaite maintenant qu’une cession des opérations brésiliennes vienne clore le douloureux chapitre des émergents.
C’est avec l’annonce de la vente des opérations mexicaines à Softys (Empresas CMPC), bien plus qu’avec les semestriels, que le producteur de solutions d’hygiène personnelle pour bébés, femmes et personnes âgées a marqué des points. La transaction, d’un montant de 285 millions d’euros environ, est un jalon important dans la stratégie adoptée par Esther Berrozpe (plan annoncé fin 2021) pour renouer avec une rentabilité décente.
Les difficultés d’approvisionnement, combinées à l’envolée des prix des matières premières, sont à l’origine d’un profond marasme. Pour permettre au “nouvel Ontex” d’enregistrer une marge d’Ebitda (cash-flow opérationnel/chiffre d’affaires) de 12,5-13,5, les initiatives de la direction précédente sont totalement abandonnées, au profit d’un – réaliste – repli sur le label privé et sur l’Europe et l’Amérique du Nord. La vente des activités brésiliennes pourrait être annoncée à tout moment. Vu les chiffres du 1er semestre, atteindre la marge visée dès 2023 ne sera pas simple. Ontex sera-t-elle même toujours indépendante d’ici là? Il s’est dit au printemps que GBL, l’actionnaire de référence, envisageait de faire offre sur le titre en très forte baisse, mais qu’il était en quête d’alliés (capital-investissement). Tout cela est resté à l’état de rumeur. Plus tard, Ontex a admis l’existence de discussions préliminaires avec American Industrial Partners, propriétaire d’Attindas, active dans le même secteur. L’annonce a coïncidé avec la publication des résultats du 1er trimestre, mais elle reste pour l’instant sans suite. Ontex, dont la structure n’est pas optimale, a vu sa position concurrentielle s’affaiblir ces dernières années – surtout en Europe, où les hausses des coûts ne peuvent être que difficilement et lentement répercutées, une situation que la flambée inflationniste complique encore.
Les semestriels sont donc très contrastés. Le chiffre d’affaires (CA) a bondi de 17,4% (de 980,6 millions d’euros au 1er semestre de 2021 à 1,152 milliard un an plus tard), et de 19,4% (de 500,9 à 598,3 millions), même, au 2e trimestre. Le CA des “principaux marchés” a augmenté de 13,6%, à 780,6 millions d’euros, au 1er semestre. Le CA consolidé a surclassé le consensus de 2,9%, celui des marchés principaux, de 2,5%. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) des activités continuées a, lui, plongé de 53,1%, passant de 84,6 millions au 1er semestre de 2021 à 39,7 millions cette fois. La marge d’Ebitda est tombée de 12,3% à 5,1% (-722 points de base). La hausse du CA et les 29 millions d’euros d’économies de coûts brutes n’ont rien pu y faire. En passant de 0,27 à -0,14 euro par action, le bénéfice ajusté des activités continuées a fait s’envoler le ratio d’endettement: la dette financière nette (DFN) a atteint 826 millions d’euros (+101 millions) au 1er semestre, soit un endettement de non moins de 6,8 fois le ratio DFN/Ebitda. La vente de la filiale mexicaine devrait ramener ce rapport à 5,2 environ, ce qui serait un peu plus acceptable.
Conclusion
Le marché, qui s’attendait à de mauvais résultats, applaudit à la vente des activités mexicaines. Il souhaite maintenant qu’une cession des opérations brésiliennes vienne clore le douloureux chapitre des émergents. Si une transaction avec Attindas doit suivre, nous espérons que l’offre atteindra 9 euros par action au moins. Mais rien n’est annoncé à ce stade et Ontex a fort à faire pour renouer avec la rentabilité et alléger son ratio d’endettement. La rentabilité ne devrait toutefois plus être si faible et le ratio d’endettement, plus si élevé.
Conseil: acheter
Risque: élevé
Rating: 1C
Cours: 6,31 euros
Ticker: ONTEX BB
Code ISIN: BE0974276082
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 530 millions EUR
C/B 2021: –
C/B attendu 2022: –
Perf. cours sur 12 mois: -35%
Perf. cours depuis le 01/01: -11%
Rendement du dividende: –
Actions belges
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