Ontex: le malaise persiste
Le CEO avait de grandes ambitions pour le spécialiste de l’hygiène personnelle, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les conditions de marché difficiles pèsent sur les marges et le plan de transformation de l’entreprise peine à convaincre.
Nous sommes très déçus des résultats du premier trimestre d’Ontex. Le malaise dure manifestement plus longtemps que prévu chez le spécialiste de l’hygiène personnelle. La direction veut y remédier avec le plan T2G, Transform to Grow, qui a été présenté aux analystes et gérants à Londres le 8 mai, avec le rapport trimestriel. Nous ne sommes pas convaincus et regrettons que l’offre d’achat opportuniste du spécialiste français du capital-investissement PAI Partners (actionnaire principal d’AS Adventure et de Hunkemöller, entre autres) n’ait pas abouti. La deuxième mouture de l’offre, qui proposait un cours inférieur aux 27,5 euros initiaux, avait en effet été rejetée par le conseil d’administration d’Ontex.
Les résultats du premier trimestre confirment les conditions de marché difficiles et la pression constante sur les marges. Il est désormais clair que les problèmes d’Ontex ne se limitent pas aux pratiques commerciales douteuses découvertes fin 2017 au Brésil après le rachat de la division hygiène personnelle de la chaîne Hypermarcas. Le leader de la production de solutions d’hygiène personnelle pour les bébés (langes), les femmes (tampons) et les seniors (produits d’incontinence) a vu son chiffre d’affaires (CA) se contracter de 2,1%, à 546,2 millions d’euros, au premier trimestre. A périmètre comparable, le recul atteint 1,5%, à 549,5 millions d’euros (558,1 millions d’euros sur les trois premiers mois de 2018), des résultats dans le prolongement de la baisse du CA de 1,8% enregistrée sur l’ensemble de l’exercice 2018 (2,29 milliards d’euros). A cours de change constants, la marge de Rebitda (cash-flow opérationnel des activités ordinaires rapporté au CA) reste sous pression au premier trimestre, à 11,2% contre 11,6% un an plus tôt (en faisant abstraction de l’application de la nouvelle norme IFRS 16 sur les contrats de location).
La direction a dès lors été contrainte d’émettre un avertissement sur bénéfice pour l’ensemble de l’exercice. Aucune amélioration n’est en vue pour le Rebitda, à cours de change constants, qui devrait rester stable par rapport à 2018. Le plan T2G vient donc à point nommé: 130 millions d’euros seront investis, avec pour objectifs pour 2021 une croissance du CA supérieure de 50 points de base (0,5%) à celle du marché et une augmentation de la marge de Rebitda de 125 à 175 points de base par rapport à 2018. Autre point noir, l’augmentation du rapport entre la dette nette (qui s’est creusée de 923 à 940,1 millions d’euros) et le Rebitda, qui atteint 3,74.
Conclusion
Le directeur Charles Bouaziz avait jadis exprimé l’ambition de faire d’Ontex “l’AB InBev des langes”. Nous en sommes encore très loin.
Logiquement, l’action a chuté plus lourdement que les résultats. Nous espérions nous aussi que la situation s’améliorerait plus rapidement. Nous ne croyons pas que le plan de transformation sera salutaire. Nous avions déjà abaissé la note et allégé notre position dans le portefeuille modèle, après la publication des résultats annuels. Le spectre d’un exercice 2019 médiocre et les perspectives peu inspirantes nous amènent aujourd’hui à la liquider.
Conseil: conserver/attendre
Risque: moyen
Rating: 2B
Cours: 15,55 euros
Ticker: ONTEX BB
Code ISIN: BE0974276082
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,28 milliard EUR
C/B 2018: 13
C/B attendu 2019: 11
Perf. cours sur 12 mois: -25%
Perf. cours depuis le 01/01: -13%
Rendement du dividende: 2,6%
Actions belges
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