Ontex: gros dérapage au Brésil

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Les activités brésiliennes pèsent sur la rentabilité du groupe. L’augmentation des prix des matières premières aussi, par ailleurs. Compte tenu du profil de croissance d’Ontex cependant, la valorisation actuelle est acceptable.

Créée par la famille Van Malderen, Ontex avait fait son grand retour en Bourse en juin 2014 (l’entreprise avait été cotée de 1998 à 2003 déjà). Dès le début 2016, ses deux milliards d’euros de valorisation boursière l’autorisaient à intégrer l’indice Bel20. Mais ce chiffre n’a plus évolué depuis. Si les résultats annuels complets ne seront dévoilés que le 6 mars, l’important producteur de solutions d’hygiène personnelle pour bébés, femmes et séniors admettait fin janvier que des “problèmes liés à des pratiques commerciales” au Brésil le contraignaient à acter en décembre une dépréciation de 15 millions d’euros du chiffre d’affaires (CA) et des cash-flows d’exploitation (Ebitda), faisant plonger dans le rouge la marge d’Ebitda locale au quatrième trimestre, et plafonner à 3,8% à peine cette même marge sur la période mars-décembre 2017.

Les fonds levés lors de l’introduction en Bourse de 2014 ont été affectés au remboursement des dettes, mais aussi au financement de la croissance. L’acquisition de Grupo Mabe fut le premier investissement majeur du groupe hors Europe. Si l’intégration de cette société mexicaine s’avéra rapide et fructueuse, l’on ne peut en dire autant de celle de la division Hygiène personnelle de la chaîne brésilienne Hypermarcas, acquise dans le courant du premier trimestre de 2017 – les résultats annuels refléteront donc d’ores et déjà 10mois d’intégration d’Ontex Brésil, éminent producteur de produits d’incontinence pour adultes et de produits de soins pour bébés. Ces activités brésiliennes pèsent par conséquent sur la rentabilité du groupe. Tout comme l’augmentation des prix des matières premières, par ailleurs.

Cela ne signifie néanmoins pas que toutes les nouvelles relatives à l’exercice 2017 soient mauvaises. Si le cours est resté en retrait en 2016, c’est qu’Ontex ne pouvait faire état d’aucune croissance du CA en base comparable (croissance limitée à +0,2%); elle a par contre achevé l’exercice 2017 sur un CA de 2,35 milliards d’euros (consensus à 2,38 milliards d’euros), soit une croissance de 5,5% du CA à structure comparable. L’entreprise de Flandre orientale achève donc le quatrième trimestre sur une accélération de non moins de 7,2%, la plus vigoureuse de l’exercice, puisque les neuf premiers mois de l’année se caractérisent par une hausse de 4,9% du CA à périmètre comparable. Elle affiche pour l’exercice 2017 une progression de 18% de son CA, ce qui est certes inférieur aux 22% de croissance enregistrés au terme du premier semestre. Le Rebitda (cash-flow d’exploitation résultant des activités ordinaires) s’établira aux alentours de 266 millions d’euros pour 2017; ce chiffre s’accompagne du recul, de 12,5% en 2016 à 11,3% l’année suivante, de la marge de Rebitda, laquelle n’aura pas dépassé 9,3% au dernier trimestre. Hors activités brésiliennes, la marge s’établit à 12%, un chiffre lui aussi inférieur à celui de 2016, qu’expliquent l’augmentation des prix des matières premières et les pertes de change.

Conclusion

Les problèmes rencontrés au Brésil nous surprennent nous aussi, mais ne nous semblent pas devoir durer. Sur une perspective un peu plus longue toutefois, la récente chute du cours peut être considérée comme très marquée. Cependant, à 13,5 fois le bénéfice escompté et un rapport attendu entre la valeur de l’entreprise (EV) et l’Ebitda de 9,5 pour l’exercice 2018, la valorisation est acceptable pour un profil de croissance comme celui d’Ontex. Le titre reste un candidat sérieux à l’intégration dans le portefeuille modèle, mais pas avant la publication des résultats définitifs, le 6 mars.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 23,96 euros

Ticker : ONTEX BB

Code ISIN : BE0974276082

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1,9 milliard EUR

C/B 2017 : 14,5

C/B attendu 2018 : 13,5

Perf. cours sur 12 mois : -13 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -13 %

Rendement du dividende : 2,3 %

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