Nyrstar reporte à nouveau Port Pirie

Le marché a très mal réagi à l’annonce du report de six mois de la mise en service de Port Pirie, une unité de transformation multimétaux de haute technologie en Australie.

Deux semaines avant la publication de son rapport annuel, le 22 février prochain, Nyrstar a divulgué un rapport intermédiaire surprise. Après le départ étonnamment rapide de son directeur Bill Scotting en décembre 2016 (il n’aura occupé ses fonctions que durant 18 mois), le nouveau PDG de l’entreprise, Hilmar Rode, a déjà tracé une série de lignes directrices. Il a notamment nommé au poste de directeur opérationnel (COO) Frank Rittner, un spécialiste de l’excellence opérationnelle qu’il avait côtoyé chez un producteur kazakh de zinc. Si Nyrstar travaille déjà à l’amélioration de ses performances depuis des années, il faut donc y voir un aveu tant de ses manquements dans ce domaine que des opportunités qu’elle pressent.

Surcoût

Le marché a très mal réagi à l’annonce du report de six mois – à septembre 2017 – de la mise en service de Port Pirie, une unité de transformation multimétaux de haute technologie en Australie. Ce délai supplémentaire sera mis à profit pour des améliorations de processus, mais il s’accompagne malheureusement d’un surcoût de 70 millions d’euros (de 563 à 660 millions de dollars australiens). L’augmentation des cash-flows (EBITDA) sera donc également différée : pas de contribution en 2017 (les prévisions s’établissaient à 20 millions d’euros), 40 millions attendus en 2018 (initialement 80 millions), mais une hausse à 100 millions en 2019 et à 130 millions d’euros à partir de 2020 (alors que 80 millions d’euros étaient escomptés en 2019, de même qu’en 2020).

Patience

Nyrstar a également communiqué que les productions des divisions Fonderie et Mines ont été conformes aux attentes au quatrième trimestre. Malheureusement, aucune nouvelle information n’a été donnée concernant la vente des mines restantes. La patience des actionnaires Nyrstar est donc à nouveau mise à rude épreuve. Dans l’environnement actuel de cours de zinc beaucoup plus élevé (ce métal se négocie désormais à 2800 dollars la tonne, contre une moyenne de 1955 dollars la tonne durant les neuf premiers mois de 2016), nous y sommes prêts, mais nous espérons qu’une stabilisation aura enfin lieu, qui découlera de la bonne exécution par la direction du plan stratégique établi. Si elle y parvient, nous sommes convaincus que le cours recèle du potentiel. L’action reste donc ” digne d’achat “, mais est assortie d’un risque supérieur à la moyenne en raison de la situation financière fragile de la société (rating 1C).

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