Nyrstar
A conserver
Ces dernières semaines, le titre Nyrstar s’est repris après la chute de cours qui avait suivi l’annonce, à la mi-mai, de la transformation de l’usine de traitement du zinc de Port Pirie (Australie) en une unité de transformation multimétaux de haute technologie. Le marché avait alors pris peur en apprenant la révision à la hausse du paquet de financements pour le projet, qui passe à 338 millions EUR, 45% de plus que les 231 millions EUR prévus jusqu’alors, une facture plus salée probablement imputable en partie à la construction, non prévue initialement, d’une usine d’acide sulfurique. Le rebond de cours depuis début juillet est quant à lui consécutif à la hausse du cours du zinc, qui s’est hissé, en l’espace de quelques semaines, de 2100 USD à 2400 USD la tonne. Naturellement, c’est une bonne nouvelle pour Nyrstar, car toute évolution du prix du zinc de 100 USD la tonne a un impact de 30 millions EUR sur le bénéfice opérationnel (EBITDA). L’augmentation est liée à des signaux macro-économiques encourageants en provenance de Chine. A plus long terme (à partir de 2017/2018), le marché du zinc est menacé par un déficit d’offre. Entretemps, Nyrstar a présenté des résultats semestriels supérieurs aux estimations : son chiffre d’affaires (CA) a baissé de 5%, à 1,35 milliard EUR, mais son EBITDA récurrent (REBITDA) a progressé de 26% en comparaison avec le 1er semestre 2013, à 110 millions EUR (99 millions EUR attendus). Cette prestation est attribuable à la division Fonte, qui a enregistré un REBITDA de 108 millions EUR, contre 30 millions EUR l’an dernier et 75 millions EUR au précédent semestre. Le programme d’économies de coûts de 75 millions EUR d’ici à fin 2014 évolue conformément aux prévisions. En outre, la hausse du prix du zinc (2051 USD contre 1937 USD la tonne) et des primes sur le zinc, mais aussi des salaires liés au traitement, constituent des éléments favorables. La production, à 552.000 tonnes, est de 6% supérieure à celle du 1er semestre et 3% moins élevée qu’au 2e semestre 2013. L’estimation annuelle de 1 à 1,1 million de tonnes demeure inchangée. Le REBITDA de la division minière a reculé de 33 millions EUR au 1er semestre 2013 à 26 millions EUR (46 millions EUR au précédent semestre). Les chiffres de production étaient en ligne avec les attentes et les prévisions annuelles ont été confirmées. L’exercice stratégique dans la division minière se poursuit. Deux mines péruviennes – Coricancha et Pucarrajo — ne sont plus stratégiques et pour celles-ci, Nyrstar recherche une solution (vente ?). La deuxième phase de l’optimisation a été reportée. Au 1er semestre, la mine finlandaise de Talvivaara a fourni 17.000 tonnes de zinc en concentré, contre 14.000 tonnes sur base annuelle en 2013. La mine bénéficie toujours de la protection contre ses créanciers et son avenir reste incertain. Des décisions définitives par rapport à un nouveau départ suivront probablement au 2e semestre. En cas de faillite, cela signifierait pour Nyrstar une réduction de valeur de 223 millions EUR. En termes nets, Nyrstar a accusé une perte de 66 millions EUR, contre 92 millions EUR au cours de la même période l’an dernier. La dette financière nette s’est allégée à 653 millions EUR (670 millions EUR fin 2013) ou 3,1 fois l’EBITDA. La société étudie toutes les options pour renforcer son bilan et n’exclut pas une augmentation de capital.
Conclusion
La hausse du cours du zinc intervient au moment idéal pour Nyrstar. La hausse de cours trace la voie vers une augmentation de capital – probablement avec droit préférentiel pour les actionnaires existants – que nous estimons inévitable depuis l’automne dernier déjà. Nous confirmons notre conseil.
Conseil: conserver
Risque: élevé
Rating: 2C
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