Moury Construct
Le cours de cette société de construction wallonne à la rentabilité saine est couvert à deux tiers par une trésorerie importante. Le relèvement de dividende peut également le soutenir. Digne d’achat.
La petite capitalisation Moury Construct est un groupe wallon actif dans la construction qui renferme de nombreuses sociétés opérationnelles. Traditionnellement, les groupes de construction sont considérés comme très cycliques. Cette caractéristique est un peu moins marquée chez Moury Construct. L’une des explications de cette stabilité relative tient au fait que plus de la moitié du chiffre d’affaires (CA) du groupe provient de marchés publics et non cycliques, sans compter les maisons de repos et les partenariats public-privé (PPP). Naturellement, Moury n’en est pas pour autant immunisé contre la réalité économique. Certes, le CA est resté stable en 2009, point culminant de la crise, mais il a ensuite reculé en 2010 et 2011, quand ce n’était pas la rentabilité (en 2012, la marge _ d’EBIT_ opérationnelle a reculé à 2,9%, contre encore 6,9% en 2011). L’année 2013 a connu à nouveau un CA stable (79,6 contre 79,7millions EUR en 2012) et un redressement de la marge bénéficiaire. La marge d’EBIT s’est redressée de 2,9% à 4,0%. Cette amélioration s’est confirmée et accentuée en 2014. Le CA du groupe a atteint 92,2millions EUR, 15,8% de plus qu’en 2013. Nous revenons donc peu à peu à proximité des CA record de 2008-2009. L’amélioration de la marge d’EBIT se poursuit également. Le résultat opérationnel s’est hissé de 3,2 à 4,95millions EUR (+53,6%), ce qui suppose une marge d’EBIT de 5,4%, contre 4% en 2013 (record de 8,5% en 2008). Le bénéfice net s’est hissé de 30,5% (de 1,79 à 2,33millions EUR) ou, par action, de 4,5 à 5,9EUR. Cette tendance favorable en matière de rentabilité s’est confirmée l’an dernier. Malgré un CA en recul en 2015 (de 92,2 à 85,7millions EUR) (- 7%), on note une augmentation sensible du résultat. L’EBIT a progressé de 9,9%, à 5,4millions EUR (4,95millions EUR en 2014), ce qui suppose une hausse de la marge d’EBIT de 5,4% à 6,3%. Du fait de l’amélioration franche du résultat financier, le résultat net s’est apprécié de 67,4% (de 2,33 à 3,90millions EUR) ou de 5,9 à 9,9EUR par action. Le carnet de commandes est un indicateur crucial de l’évolution future. Il reste toujours très sain avec une valeur, fin février, de 110,5millions EUR. Mieux que les 109millions EUR de fin février 2015, mais nettement moins que le record, fin août 2015, de 124,5millions EUR. C’est cependant encore plus d’une année de chiffre d’affaires. La direction peut donc entrevoir l’exercice 2016 avec confiance. L’amélioration sensible du résultat ces dernières années permet au groupe d’augmenter le dividende, qui avait été largement réduit. Pour l’ensemble de l’exercice 2012, le groupe avait payé un dividende de seulement 1,60EUR brut par action (1,20EUR net; contre 5,60EUR brut ou 4,20EUR net pour l’exercice 2011). Pour l’exercice 2013, on passe à 4EUR brut par action (3EUR net). Nous recevrons par ailleurs le dividende plus élevé espéré pour l’exercice 2014, en l’occurrence une augmentation de 10% ou 4,4EUR brut (3,3EUR net) et bénéficierons d’un nouveau relèvement pour l’année 2015, à 5EUR brut par action (3,65 EUR net). La trésorerie demeure en effet solide, à 36,3millions EUR ou 91,6EUR par action au 31décembre.
Conclusion
Le cours de Moury Construct est un exemple de stabilité. Il s’agit d’une société de construction à la rentabilité saine, dont le cours est couvert à deux tiers par une trésorerie importante. Le relèvement de dividende peut soutenir le cours. Le marché est cependant étroit!
Conseil : digne d’achat
Risque : moyen
Rating : 1B
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