Lotus: une croissance délicieusement saine

L'usine Lotus à Lembeke © Belga

L’an dernier, pour la première fois en seize ans l’action Lotus Bakeries n’a pas battu l’indice Bel20. Une opportunité d’investissement pour le long terme se présente donc enfin. L’entreprise croit fermement en son potentiel de croissance, en témoigne la hausse du dividende.

Lotus Bakeries a deux défis à relever: rendre sains des aliments délicieux, puis, rendre aussi délicieux que possible des aliments sains. La croissance du groupe résultera de la progressive commercialisation à l’échelle mondiale des produits Lotus Biscof (le biscuit et la pâte au spéculoos) et de celle des snacks sains (Bear, Nakd et Trek). Lotus Biscof – la contraction de “biscuit with coffee” – est le nom international de “notre” spéculoos Lotus.

Après une année 2016 marquée par une croissance record pour le groupe, la direction a dû redoubler d’efforts pour pouvoir faire mieux encore l’an dernier. Lors de la présentation des résultats annuels 2017, le directeur, Jan Boone, a pu annoncer aux analystes invités pour l’occasion un chiffre d’affaires (CA) supérieur à celui de 2016 comme aux projections dont il avait fait part après avoir communiqué les résultats semestriels. Au terme des six premiers mois, la croissance des ventes ne s’était établie en rythme annuel qu’à 1% (mais à 3,3% à périmètre comparable). Mais en fin de compte, le CA annuel s’est élevé à 524 millions d’euros; il est de 3,3% supérieur à celui de 2016 (+ 5% en base comparable), grâce à une augmentation des ventes de 6% au second semestre (+7% en base comparable). Par ailleurs, les effets de change ont amputé le CA de huit millions d’euros (1,6% du CA). Une perte imputable essentiellement à la faiblesse de la livre Sterling (6,3 millions d’euros) et du dollar américain (1,3 million d’euros) – et la situation pourrait ne pas s’améliorer cette année, tant s’en faut.

C’est dans le nouveau segment des en-cas naturels que la croissance a été la plus vigoureuse, portée par Bear, surtout, mais aussi par Lotus Biscoff, y compris aux Etats-Unis. Pour soutenir la croissance de ce dernier, le groupe construit aux Etats-Unis sa deuxième fabrique de spéculoos; la première se trouve en Belgique. La nouvelle usine devrait être opérationnelle au second semestre 2019. Depuis 2016, Lotus Biscoff se vend le mieux aux Etats-Unis, mais le CA pourrait être bien plus élevé encore, sur ce marché. Le groupe n’a par exemple lancé sa première campagne publicitaire télévisée pour ce produit que récemment en Atlanta _ un marché à fort potentiel, avec neuf millions d’individus. Au Royaume-Uni également, le groupe a fait la première promotion du biscuit.

Le bénéfice d’exploitation récurrent (Rebit) a progressé de 6,4%, à 89,3 millions d’euros, et la marge de Rebit, de 16,6 à 17%. Le bénéfice net s’est accru de 3,5%, à 64,6 millions d’euros ou 79,5 euros par action (+3,2%). Malgré les nombreux investissements (28,2 millions d’euros) et le paiement du dividende (12,9 millions d’euros), la dette nette du groupe a reculé à 57,2 millions d’euros l’an dernier. Ce chiffre correspond à 0,55 fois le rapport entre la dette financière nette et le cash-flow d’exploitation récurrent (Rebitda).

Conclusion

La valorisation est certes tendue, à 26 fois le bénéfice escompté pour 2018, mais les titres des producteurs d’en-cas sains sont chers actuellement. Si l’on compare leurs niveaux de prix avec celui de Lotus Bakeries, l’on considère sa valorisation acceptable. Le relèvement du dividende de 20% révèle clairement que l’entreprise s’attend à voir sa croissance s’accélérer. C’est pourquoi nous intégrons l’action dans le portefeuille modèle.

Conseil : acheter

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 2.240 euros

Ticker : LOTB BB

Code ISIN : BE0003604155

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1,82 milliard EUR

C/B 2017 : 28

C/B attendu 2018 : 26

Perf. cours sur 12 mois : -9 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +4 %

Rendement du dividende : 0,9 %

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