L’élan brisé du cours de KBC

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Alors qu’elle était, depuis janvier, la plus performante de l’indice Bel 20 derrière celle du producteur d’acier Aperam (elle était même passée en tête du classement à la mi-21), l’action KBC a récemment cédé plus de 10%.

Tout a commencé à la publication des chiffres du 3e trimestre, qui, sans être mauvais, n’avaient rien d’extraordinaire, un phénomène fréquent parmi les entreprises dont le cours vient de considérablement progresser. A cela ont succédé le paiement de généreux dividendes et l’annonce, totalement inattendue, d’une reprise en Bulgarie, qui a fait craindre aux analystes et aux investisseurs que le groupe ne procède à un rachat d’actions propres. KBC s’est en effet offert les activités bulgares de l’autrichienne Raiffeisen Bank International, pour un montant d’un milliard d’euros environ – il cherche à l’évidence toujours à s’étendre à l’Europe centrale et de l’Est.

Les résultats du 3e trimestre ont été soutenus par une reprise de provisions pour crédits douteux qu’ont autorisée des retombées bien moins graves que prévu de la pandémie de Covid-19 sur les faillites et le chômage. Le bancassureur intégré a donc pu reprendre, entre juillet et septembre, pour 260 millions d’euros de provisions constituées dans le contexte de la crise sanitaire, poste qui, rappelons-le, ne s’élevait qu’à 857 millions au 2e trimestre de 2020. La reprise nette n’a toutefois pas dépassé 66 millions d’euros, à cause de la dépréciation exceptionnelle de 170 millions pratiquée dans le cadre des transactions de vente en Irlande. Difficile de reprocher à la direction de ne pas faire preuve de prudence quant aux conséquences de la pandémie! Le bancassureur devrait donc pouvoir reprendre d’autres provisions encore au cours des trimestres qui viennent.

Les revenus des instruments financiers se sont établis à 28 millions d’euros, en baisse par rapport aux trimestres précédents. L’essentiel des résultats du groupe demeure formé par ses revenus d’intérêts nets; d’un montant de 1,112 milliard d’euros, ces derniers dépassent de 2% ceux du 2e trimestre de cette année, mais sont légèrement inférieurs (-0,9%) à ceux du 3e trimestre de 2020. Ils sont par ailleurs parfaitement conformes au consensus. La grande banque belge a donc pu annoncer un résultat net satisfaisant. Son bénéfice net a atteint 601 millions d’euros, en recul de 14% par rapport au 3e trimestre de 2020; il convient toutefois de tenir compte de la moins-value exceptionnelle de 319 millions liée à la revente des activités restantes en Irlande. Nous obtenons par conséquent un résultat net de 1,41 euro par action. Le bénéfice par action a bondi de 2,08 euros sur les neuf premiers mois de 2020 à 4,59 euros entre janvier et septembre 2021. Les ratios de liquidité et de solvabilité restent parmi les meilleurs d’Europe et les conséquences des inondations en Wallonie devraient demeurer limitées.

Le bancassureur a versé à la mi-novembre 2 euros brut par action au titre de l’exercice 2020, ainsi qu’un acompte de 1 euro sur les résultats de cette année, une décision dont KBC Ancora, son actionnaire de référence, ne peut que se réjouir. KBC Ancora est un monoholding typiquement belge.

Conclusion

Nous ne sommes pas déçus par les trimestriels de KBC. A 1,35 fois la valeur comptable et un rapport cours/bénéfice escompté de 11,5, l’action est raisonnablement valorisée. Nous relevons notre conseil pour KBC et KBC Ancora, car le titre nous paraît avoir suffisamment reculé ces dernières semaines et avoir récupéré du potentiel pour les 12 à 18 prochains mois.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 73,06 euros

Ticker: KBC BB

Code ISIN: BE0003565737

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 29,91 milliards EUR

C/B 2020: 12,5

C/B attendu 2021: 11,5

Perf. cours sur 12 mois: +25%

Perf. cours depuis le 01/01: +26%

Rendement du dividende: 3,9%

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