Le tuyau de la semaine : McDonald’s

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Depuis l’entrée en Bourse du groupe, en 1965, seul l’exercice 2002 aura été déficitaire ! Quelle que soit la conjoncture, son caractère défensif et prévisible devrait rendre le titre plus performant à l’avenir.

C’est en 1940, en Californie, que les deux frères McDonald ouvrent leur premier drive-in. En 1948, ayant compris que la majorité du chiffre d’affaires (CA) provient des hamburgers, ils simplifient drastiquement leur carte. L’entreprise ne s’installe en Europe (aux Pays-Bas) qu’en 1971. Elle est aujourd’hui présente dans plus de 100 pays.

Ses sources de revenus ne sont pas ce que l’on croit : d’après Harry Sonneborn, son ancien CEO, elle est techniquement parlant bien moins une société horeca qu’un groupe immobilier, puisqu’elle possède une grande partie de l’immobilier et du foncier qui entourent ses restaurants. Si le choix s’était à l’époque porté sur les hamburgers, c’est à cause des revenus colossaux qu’ils généraient, ce qui permettait aux franchisés de s’acquitter de leur loyer (élevé), à quoi s’ajoutait un pourcentage de leur CA. Aujourd’hui, 95 % environ des restaurants sont gérés par des franchisés, obligés de fournir leur capital initial.

McDonald’s a annoncé fin 2023 ses objectifs stratégiques jusqu’en 2027 : le nombre de restaurants doit augmenter d’environ 25 %, à 50.000 unités ; la part des commandes passées par GSM doit atteindre 30 %, ce qui permettra de compresser les frais de personnel à la caisse, mais aussi de proposer des suggestions dans l’application. Un projet pilote axé autour de 10 ‘‘CosMc’s’’, sorte de Starbucks proposant des variétés de café ainsi que de quoi grignoter, a été lancé aux Etats-Unis. Chris Kempczinski, l’actuel CEO, considère les CosMc’s comme une catégorie distincte, non intégrable dans les restaurants.

La direction prévoit pour 2024 une croissance du CA à périmètre comparable de 3-4 % des établissements ouverts depuis un an ou plus. C’est moins que ces dernières années. En cause, en tout cas en partie : les chiffres décevants au Moyen-Orient, eux-mêmes dus aux boycotts liés à ce qui serait un soutien à Israël. Le CEO parle de désinformation, mais les effets sont tangibles. McDonald’s s’est par ailleurs senti obligé de reprendre 225 restaurants d’un important franchisé israélien. Tout cela n’entravera selon nous pas la croissance du CA à moyen et long terme.

Le modèle d’affaires résiste très bien à la récession. Depuis l’entrée en Bourse du groupe, en 1965, seul l’exercice 2002 aura été déficitaire, un événement que la direction attribue moins aux conditions économiques qu’à une mauvaise gestion. En 2020, lors de la crise sanitaire, le CA a cédé 10 %, avant de se redresser vigoureusement en 2021 (+8,7 % par rapport à 2019). McDonald’s est donc demeuré rentable, même si les bénéfices ont dans l’intervalle dégringolé de 21,5 %. Les bénéfices de 2021 ont été supérieurs de 25,2 % à ceux de 2019. Les rachats d’actions et les augmentations de dividendes se sont quant à eux poursuivis. Le dividende augmente chaque année depuis 1976. Le dividende trimestriel est actuellement fixé à 1,67 dollar par action, à quoi correspond un rendement de 2,4 %. Avec un bénéfice estimé à 12,50 dollars par action, le ratio cours/bénéfice s’élève à 22 ; ce n’est pas spécialement bon marché, mais c’est normal, dans le cas de McDonald’s.

Conclusion

Les sommets et les creux sont de plus en plus élevés. Le cours a chuté d’un bon 10 % depuis le sommet (300 dollars) atteint fin janvier. Quelle que soit la conjoncture, son caractère défensif et prévisible devrait rendre le titre plus performant à l’avenir. Jusqu’en 2027, nous estimons le potentiel de croissance du bénéfice par action majoré du dividende à environ 10 %, pour un risque de repli très limité.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 273,28 dollars

Ticker : MCD US

Code ISIN : US5801351017

Marché : NYSE

Capit. boursière : 197,1 milliards USD

C/B 2023 : 23

C/B attendu 2024 : 22

Perf. cours sur 12 mois : -5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -8 %

Rendement du dividende : 2,4 %

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