Le tuyau de la semaine: Kinepolis, star en devenir

© Getty Images

Nous inaugurons notre nouvelle rubrique “Le tuyau de la semaine” avec Kinepolis, qui nous paraît appelé à connaître de très bonnes années.

Le plus grand exploitant de salles de cinéma du pays (en novembre: 110 cinémas, 1.135 écrans) avait, durant la crise sanitaire, élaboré un plan en vue d’enregistrer en 2022 le même bénéfice que d’ordinaire avec 25% de visiteurs en moins. Au vu des résultats du premier semestre, le plan contribue effectivement à la reprise du résultat opérationnel.

Si au premier trimestre, toutes les mesures restrictives n’avaient pas encore été levées, au deuxième, la situation s’était entièrement normalisée. Les visiteurs se sont néanmoins montrés sélectifs. Ils se sont principalement déplacé pour des blockbusters. Les autres films n’ont pour leur part toujours pas généré de recettes comparables aux niveaux d’avant la pandémie.

Le groupe a accueilli 13,67 millions de visiteurs au premier semestre. C’est 525% de plus qu’un an plus tôt, mais cette comparaison est évidemment dénuée de sens. Nous ferions mieux de dire que cela correspond à 77,2% du nombre de visiteurs du premier semestre de 2019, le dernier exercice épargné par la crise. Au premier trimestre, il en a recensé 32,7% de moins, au deuxième, 13,1 % de moins que trois ans plus tôt. A elles seules, les superproductions Top Gun: Maverick, Docteur Strange dans le multivers de la folie et Spider Man: Sans retour ont attiré plus de 3,3 millions de spectateurs. Les 13,67 millions de visiteurs ont dépensé au total 228 millions d’euros; c’est 93,5% des recettes du premier semestre de 2019 (238,1 millions). Par ailleurs, le chiffre d’affaires (CA) du deuxième trimestre a augmenté de 103,9% par rapport au même trimestre de 2019. Certains clients sont manifestement prêts à débourser plus pour une expérience plus intense (3D) ou plus confortable (sièges Cosy seats, plus spacieux et avec accoudoirs rétractables, par exemple), ce qui contribue à accroître le CA par visiteur. Conjuguée à la baisse de 25% du seuil de rentabilité, cette hausse conduit à une belle progression du cash-flow d’exploitation (Ebitda) comme de l’Ebitda hors contrats de location (Ebitdal). L’Ebitda du premier semestre s’est élevé à 56,5 millions d’euros (contre 69,2 millions trois ans plus tôt), dont 37,9 millions dégagés au deuxième trimestre (36,1 millions trois ans auparavant). Même corrigé des subventions Covid-19, des réductions de loyer accordées et des chèques-cadeaux non encore utilisés, l’Ebitda par visiteur s’élevait au premier semestre à 4,13 euros (contre 3,91 euros à la même période en 2019); il a progressé à 4,90 euros au deuxième trimestre (contre 4,06 euros entre avril et juin 2019).

Le niveau de la dette financière nette (hors obligations de leasing), lui, laisse moins admiratif, à 450 millions d’euros (5,76 fois l’Ebitda et 4 fois l’Ebitdal) au 30 juin. Elle a néanmoins diminué par rapport à fin 2021 (474,5 millions). Nous pouvons d’ailleurs nous attendre à une nouvelle baisse d’ici à la fin de cette année. Après quoi Kinepolis pourra se permettre des acquisitions “plus importantes”. A fin juin, ses fonds disponibles s’élevaient à 163,2 millions d’euros (199,8 millions fin 2021); en janvier, le groupe a remboursé un placement privé de 61,4 millions d’euros.

Conclusion

Kinepolis sort plus fort de la crise. Le groupe est déjà parvenu à devenir plus rentable. Son savoir-faire en la matière est incontestable: il a démontré sa capacité à porter la rentabilité des complexes de cinéma étrangers, souvent familiaux, au niveau de celle du groupe. Ce que l’action ne prend pas encore en compte. Le ratio valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda attendu pour 2022 est tombé à 11, et pour 2023, à 9. Sa faible valorisation fait de Kinepolis une action à détenir absolument pour les années qui viennent. Nous visons un cours de 58 euros au bas mot dans les 12 mois.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 44,10 euros

Ticker: KIN BB

Code ISIN: BE0974274061

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,21 milliard EUR

C/B 2021: –

C/B attendu 2022: 18

PErf. cours sur 12 mois: -2%

Perf. cours depuis le 01/01: -21%

Rendement du dividende: –

Partner Content