Le groupe Balta à un tournant de son histoire

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Balta 2.0 sera plus petit, plus rentable et surtout, moins endetté. Les détails relatifs à sa transformation et à l’amélioration de sa rentabilité (plan BEYOND) seront dévoilés dans quelques mois. Son titre est selon nous appelé à se redresser en 2022-2023.

Les résultats annuels de 2021 du spécialiste des revêtements de sol ont été éclipsés par l’annonce de l’accord ferme qu’il a signé le 28 novembre 2021 avec son concurrent britannique Victoria en vertu duquel il lui cède ses divisions Rugs, Residential PP et Non Woven pour 225 millions d’euros, un montant correspondant à la valeur de l’entreprise (EV). Balta conservera les activités Residential PA et Commercial.

En raison entre autres de son lourd endettement, Balta a vu sa valorisation plonger, ces dernières années. Fin décembre, sa trésorerie nette atteignait 55,3 millions d’euros, pour une dette nette toujours élevée, à 330,7 millions d’euros (283,2 millions fin 2020). Mais une fois la vente à Victoria concrétisée, l’endettement net se réduira à 153 millions d’euros et le taux d’endettement (dette financière nette/cash-flow opérationnel ou Ebitda), à 3,3 (pro forma); les activités qu’il lui restera généreront des revenus plus stables et les résultats seront bien plus prévisibles. Le groupe a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires (CA) de 634,3 millions d’euros, en hausse de 12,9% par rapport à 2020 (croissance organique: +13,7%). L’Ebitda a pour sa part progressé de 28% sur un an, à 87 millions d’euros.

Les divisions qui resteront dans le giron du groupe ont dégagé en 2021 un CA de 276,8 millions d’euros (43,6% du CA consolidé); la contribution de Residential PA fut de 78,7 millions, celle de Commercial (dont les marques modulyss et Bentley ont assuré à elles seules 71,5% de son CA), de 198,1 millions. Soit une croissance du CA, par rapport à 2020 (258,4 millions d’euros), de 7,1% “seulement” (croissance organique: 8,8%). Les analystes s’attendaient pour leur part à une progression plus modeste (+2,5%, à 270,1 millions d’euros).

L’Ebitda a progressé plus vigoureusement que le CA, ce qui témoigne d’une amélioration de la rentabilité; la marge d’Ebitda (Ebitda/CA) est passée de 14,7% à 15,6%. L’Ebitda ajusté a augmenté de 13,3%, de 38 à 43,1 millions d’euros (consensus: 42,6 millions). Bien que le groupe ait cédé la majeure partie de ses activités, il en conserve les plus rentables, susceptibles de le faire renouer avec le niveau de rentabilité qui était le sien avant la pandémie. La direction a d’ailleurs élaboré un nouveau programme de transformation du groupe et d’amélioration de sa rentabilité, BEYOND, qui succédera à NEXT, lequel a permis à Balta de dépasser l’an dernier les ambitieux objectifs fixés trois ans auparavant. La direction détaillera la nouvelle stratégie lors de la présentation des prochains résultats semestriels, mais l’on sait déjà que le groupe mettra l’accent sur la durabilité (produits et processus de production innovants), sur l’efficacité et sur la flexibilité (notamment grâce à des initiatives numériques, à commencer par l’e-commerce).

Dans le cadre de la cession de ses activités à Victoria, le groupe a lancé une offre de rachat d’obligations pour 105 millions d’euros. Balta réduirait ainsi ses engagements financiers.

Conclusion

Le marché n’a pas encore totalement pris la mesure du changement qu’entraînera la cession de trois de ses divisions à Victoria. Le groupe est à un tournant de son histoire. Il sera bientôt plus petit, plus rentable et surtout, moins endetté. Sa valorisation demeure très faible (5 fois environ le rapport attendu entre l’EV et l’Ebitda 2022). L’action, qui se redressera selon nous en 2022-2023, reste dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 2,91 euros

Ticker: BALTA BB

Code ISIN: BE0974314461

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 104,6 millions EUR

C/B 2021: –

C/B attendu 2022: 10

Perf. cours sur 12 mois: +96%

Perf. cours depuis le 01/01: +7%

Rendement du dividende: –

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