KBC a satisfait ses actionnaires

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La banque a connu un bon premier trimestre, en dépit de la conjoncture. Elle a versé mi-mai un dividende de 7,6 euros bruts par action!

L’action KBC a beaucoup fluctué depuis le début de l’année. Son cours avait atteint un record, 85 euros, en janvier, avant de retomber, en partie à cause de la guerre en Ukraine, à 50 euros début mars. Il était ensuite remonté à 65 euros, mais a récemment chuté à 55 euros. Cette fois, c’est le versement d’un (généreux) dividende qui explique le recul: les actionnaires ont perçu, mi-mai, 7,6 euros bruts par action. Rappelons que la Banque centrale européenne, qui avait sommé l’an dernier les banques européennes de se constituer des réserves plutôt que de verser des dividendes pour l’exercice 2020, les a, dans l’intervalle, autorisées à en distribuer à nouveau. L’actionnaire de référence, KBC Ancora, qui détient 18,6% des actions du bancassureur, est donc aux anges. Ce monoholding belge n’ayant en portefeuille que des actions KBC, ses revenus sont presque exclusivement constitués des dividendes de la banque. Il ne faudrait naturellement pas que les actionnaires s’imaginent qu’ils recevront chaque année un dividende annuel aussi élevé. Néanmoins, les ratios de liquidité et de solvabilité de KBC comptant parmi les meilleurs d’Europe, la direction, qui a affiné sa politique en la matière, entend verser, pour l’exercice 2022 et au-delà, 50% du bénéfice consolidé, éventuellement plus si un certain ratio de solvabilité demeure supérieur à 15% (fin mars: 15,3%). De quoi faire regagner à l’action KBC son statut de valeur à dividende.

Mais pour que la banque continue de verser des dividendes élevés, ses résultats doivent au moins rester stables. Or le contexte actuel – guerre en Ukraine, ralentissement de l’économie et inflation galopante – ne l’y aide pas. KBC a certes dépassé les attentes moyennes des analystes au 1er trimestre s’agissant du résultat net, mais ce dernier est, à 458 millions d’euros, inférieur de 99 millions d’euros à celui de la même période en 2021; par action, il a baissé de 1,31 à 1,07 euro. C’est principalement au niveau des coûts que le bât a blessé. Les coûts d’exploitation ont en effet augmenté, en raison, entre autres, de l’envolée de l’inflation, de 1,32 milliard à 1,52 milliard d’euros. Pour ce poste, le consensus avait prévu 1,42 milliard d’euros. Heureusement, les revenus d’intérêts nets, qui forment le plus clair du résultat de KBC, ont dépassé les attentes (consensus: 1,18 milliard). A 1,200 milliard d’euros, ils se sont accrus de 1% en rythme trimestriel et de 12% en glissement annuel.

Au cours des derniers trimestres, la grande banque belge a encore repris des provisions pour crédits douteux. Toutefois, la conjoncture macroéconomique étant incertaine, leurs montants diminuent. Au 1er trimestre de 2022, elle en a repris pour 15 millions d’euros net, contre 76 millions un an plus tôt, et contre 130 millions, 62 millions et 66 millions respectivement aux 2e, 3e et 4e trimestres de 2021.

Conclusion

Nous sommes satisfaits de ces trimestriels. KBC demeure valorisée très raisonnablement, à 1,1 fois la valeur comptable et un ratio cours/bénéfice attendu de 10,5, pour un rendement en dividende escompté de 5,5%. Nous recommandons toujours l’achat du titre.

Cours: 56,54 euros

Ticker: KBC BB

Code ISIN: BE0003565737

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 23,57 milliards EUR

C/B 2021: 11

C/B attendu 2022: 10,5

Perf. cours sur 12 mois: -16%

Perf. cours depuis le 01/01: -26%

Rendement du dividende: 5,5%

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