Hausse du bénéfice de KBC en glissement annuel
Au troisième trimestre de 2020, KBC a renoué avec le bénéfice net auquel il nous avait habitués. Ses ratios de liquidité et de solvabilité restent très bons.
Grâce à d’excellents ratios et des résultats (trimestriels) robustes et stables, le fleuron belge KBC était parvenu, ces dernières années, à se hisser au rang des grandes banques européennes. Mais la pandémie de Covid-19 a totalement changé la donne au 1er semestre – le confinement et les autres mesures de quarantaine ont eu un impact énorme sur l’économie et donc, sur les emprunteurs (ménages, indépendants, entreprises). Les actionnaires de KBC, comme ceux des autres banques, ont accusé le coup.
La réouverture de l’économie au 3e trimestre a permis à la banque belge de renouer avec le bénéfice net trimestriel habituel de 600 à 700 millions d’euros – gommant l’impact des dépréciations des instruments financiers à la juste valeur qui avaient plombé le résultat net au 1er trimestre (perte nette de 5 millions d’euros, ou de 0,04 euro par action) ainsi que l’effet des fortes réductions de valeur sur crédits sur le résultat du 2e trimestre (qui, avec un bénéfice net de 205 millions d’euros, ou 0,47 euro par action, avait été marqué par une baisse de 72% en un an). Au 3e trimestre, les réductions de valeur sur crédits se sont limitées à 63 millions d’euros et les revenus à la juste valeur et liés au trading se sont élevés à 85 millions d’euros. Pour le CEO, Johan Thijs, parce que selon lui le deuxième confinement n’aura pas une incidence négative aussi forte que le premier, il n’y a pas lieu de relever les réductions de valeur sur crédits. Dans son scénario de base, la banque a tenu compte d’un montant de 1,1 milliard d’euros pour ce poste en 2020. Nous n’avons toutefois évoqué jusque-là que les éléments “exceptionnels”, qui seront bien sûr très déterminants pour le résultat de cette année hors du commun. Toutefois, ce sont les revenus nets d’intérêts qui apportent toujours la plus forte contribution aux résultats. A 1,122 milliard d’euros, ils ont dépassé le consensus (1,064 milliard), mais sont en recul de près de 5% par rapport au 3e trimestre de 2019 (1,174 milliard). Le bancassureur belge a toutefois relevé de 4,4 à 4,5 milliards d’euros les prévisions en la matière pour l’ensemble de l’exercice. De 697 millions d’euros, le résultat net est bien plus élevé qu’attendu par le consensus (600 millions), et qu’il ne l’était un an plus tôt (612 millions). Les ratios de liquidité et de solvabilité de KBC restent très bons à l’issue du 3e trimestre et figurent parmi les meilleurs d’Europe.
KBC est un bancassureur belge très intégré. Avec l’activité de gestion de fortune qu’il a développée, il est devenu une véritable usine à fonds de placement. Il suit les recommandations de la Banque centrale européenne et ne versera pas de dividende intermédiaire; le dividende final de 2,50 euros brut par action au titre de l’exercice 2019 avait déjà été supprimé. C’est naturellement une déception pour l’actionnaire de référence (18,6%), KBC Ancora.
Conclusion
La valorisation de KBC est toujours très raisonnable, à environ 1,15 fois la valeur comptable, mais reste plus élevée que celle de ses concurrents européens, pour lesquels la moyenne s’établit autour de 0,5. En temps de crise, il est judicieux de se concentrer sur les ratios, lesquels sont, chez KBC, très bons. L’investisseur qui optera pour un placement indirect via la société mère KBC Ancora bénéficiera en outre d’une décote de 30%. Le plus dur de la crise est passé et nous nous intéressons de nouveau à ce titre bancaire de grande qualité.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 56,46 euros
Ticker: KBC BB
Code ISIN: BE0003565737
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 23,22 milliards EUR
C/B 2019: 13
C/B attendu 2020: 17,5
Perf. cours sur 12 mois: -16%
Perf. cours depuis le 01/01: -17%
Rendement du dividende: –
Actions belges
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