Galapagos: des adieux temporaires?
La pluie de mauvaises nouvelles, depuis août 2020 et le refus de l’agence américaine des médicaments (FDA) d’approuver le filgotinib/Jyseleca pour l’indication rhumatismale, fait mal. Un inversement de tendance aurait pu s’amorcer cet été, mais les résultats des trois premières études sur patients de la molécule Toledo GLPG3970 ont, eux aussi, déçu.
L’inhibiteur de SIK, nouveau venu contre les maladies infectieuses, reste une piste prometteuse, mais plus éloignée dans le temps que prévu. Une étude de phase I avec une autre molécule Toledo devrait commencer en 2022; la phase II ne démarrera sans doute pas avant 2023. Le dépit suscité par Toledo a éclipsé les bons résultats de l’étude de phase Ib évaluant l’effet du GLPG3667 (un inhibiteur de TYK2, qui pourrait être un anti-inflammatoire oral plus sûr que l’inhibiteur de JAK) sur le psoriasis. La phase IIb (dosage) de l’étude, ainsi qu’une étude de phase II sur la colite ulcéreuse (CU), commenceront en 2022. La FDA a durci fin août l’énoncé relatif à tous les inhibiteurs de JAK, après qu’une étude sur le Xeljanz a révélé un risque accru de maladies cardio-vasculaires et de cancers. Le recrutement pour la phase III de l’étude consacrée au traitement de la maladie de Crohn à l’aide du filgotinib est bouclé; ses résultats sont attendus pour le début de 2023. Galapagos assumera la pleine responsabilité de l’étude dès 2022; en échange, Gilead lui versera 15 millions de dollars et, si le Jyseleca est approuvé, diminuera de 30%, à 5,6-10,5%, les royalties dont Galapagos lui sera redevable sur le chiffre d’affaires (CA) net européen à partir de 2024. Gilead ne souhaite à l’évidence plus investir dans le Jyseleca, pas même pour la CU et la maladie de Crohn et pas même si les études de fertilité MANTA et MANTA-RAy aboutissaient à des résultats positifs (résultats attendus fin 2021-début 2022). L’issue de ces études reste néanmoins importante pour le succès commercial du médicament en Europe et au Japon, ainsi que pour son approbation, dans ces régions, dans l’indication CU.
La quête de profils scientifiques pour succéder à Onno van de Stolpe (CEO) et à Piet Wigerinck (CSO) se poursuit. Ces nominations pourraient, sans que cela soit impératif, précéder une prise en licence d’une molécule externe en fin de phase clinique (fin de phase II ou phase III). La valorisation, négative de 1,7 milliard de dollars, montre que l’entreprise a perdu la confiance du marché. Sans contrat de licence et compte tenu des 500 millions d’euros de CA escomptés pour le Jyseleca en 2027-2028 (rhumatismes, CU et maladie de Crohn), le groupe belge disposera toujours de deux milliards d’euros environ (30 euros par action) en liquide à l’expiration du contrat avec Gilead, en 2029. Il est possible, mais pas certain, que la désignation d’un CEO et/ou l’annonce d’un contrat de licence provoquent un rebond de l’action. Le fait que Gilead ne statuera à propos d’une prise en licence qu’au terme de l’étude de phase IIb n’incitera sans doute pas les analystes à attribuer beaucoup de valeur aux molécules en stade préclinique. La création de valeur par la conclusion d’un contrat de licence attrayant, ce que Galapagos avait fait à plusieurs reprises par le passé, n’est en effet plus d’actualité.
Rétablir la confiance demandera du temps et, surtout, des résultats de fin de phase clinique convaincants, or de tels résultats ne sont pas attendus avant 2023 au bas mot. Après mûre réflexion, nous vendons notre position, dans le portefeuille modèle; nous continuerons à suivre l’entreprise et n’excluons pas de réinvestir (au besoin, à des cours plus élevés) en cas d’amélioration.
Conseil: conserver/attendre
Risque: élevé
Rating: 2C
Cours: 45,70 euros
Ticker: GLPG AS
Code ISIN: BE0003818359
Marché: Euronext Amsterdam
Capit. boursière: 3,02 milliards EUR
C/B 2020: –
C/B attendu 2021: –
Perf. cours sur 12 mois: -59%
Perf. cours depuis le 01/01: -43%
Rendement du dividende: –
Actions belges
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