Galapagos 2.0, une réorientation prometteuse
Après deux années compliquées, la biotech affirme clairement sa vision pour les cinq prochaines années et adopte une nouvelle approche, moins risquée.
Début novembre, Paul Stoffels, ancien directeur scientifique de la société américaine Johnson & Johnson, qui a succédé à Onno van de Stolpe le 1er avril 2022 à la tête de la biotech basée à Malines, a présenté sa vision stratégique jusqu’en 2028; cette dernière met l’accent sur l’accélération de la croissance et la création de valeur. En termes de recherche et de développement, la quête de nouvelles cibles, chronophage et risquée, est abandonnée au profit de maladies pour lesquelles les besoins médicaux ne sont pas satisfaits. Cette nouvelle approche permet de réduire le risque et d’accélérer le processus de développement.
Fort d’une trésorerie nette généreuse de 4,4 milliards d’euros au 30 septembre (66 euros par action), Galapagos se concentrera en outre davantage sur les acquisitions ou les licences pour des molécules en première ou deuxième phase de développement clinique, en collaboration avec son partenaire Gilead Sciences. La biotech entend devenir un acteur européen de premier plan, financièrement viable, opérant au niveau mondial dans l’immunologie et l’oncologie. D’ici 2028, Galapagos vise un portefeuille de cinq molécules en phase clinique et souhaite lancer sur le marché une thérapie cellulaire pour plusieurs indications oncologiques, en sus de nouvelles indications pour le Jyseleca.
En acquérant le néerlandais Cellpoint et l’américain AboundBio l’été dernier, la biotech a fait son entrée dans le domaine très concurrentiel des thérapies CAR-T contre le cancer. Les résultats de phase I/IIa relatifs au GLPG5101 pour le cancer du sang présentés en décembre sont encourageants, et d’autres sont attendus en 2023, pour cette indication (phase I avec le GPLG5201) et pour le myélome multiple (CAR-T contre le BCMA).
Les trois prochaines années seront consacrées à la constitution d’un portefeuille de thérapies cellulaires de premier ordre pour les cancers du sang et les tumeurs solides. En immunologie, Galapagos entend pérenniser les bonnes ventes du Jyseleca en Europe et au Japon pour les indications approuvées de la polyarthrite rhumatoïde et de la colite ulcéreuse, qui devraient avoir généré 80-90 millions d’euros en 2022 (prévisions initiales: 65-75 millions). Les résultats de l’étude de phase III sur la maladie de Crohn seront présentés d’ici juin. Pour ces trois indications confondues, Galapagos escompte des ventes culminant à 500 millions d’euros d’ici 2030. Une étude de phase III pour une quatrième indication, la spondylarthrite axiale, ainsi que des essais de phase II avec l’inhibiteur de TYK2 GLPG3667 pour la dermatomyosite et le lupus systémique débutent cette année. L’efficacité du GLPG5101 sur le lupus systémique réfractaire sera étudiée (phase Ib) en 2023 également. Enfin, cette année sera peut-être marquée par une percée dans le développement des inhibiteurs de la kinase inductible par un sel (SIK), pour les maladies inflammatoires.
Conclusion
La valorisation extrêmement faible de l’action, à moins de 0,7 fois la trésorerie attendue fin 2022, s’explique par toutes les péripéties qu’a connues la biotech depuis 2020. Mais sa stratégie claire, son CEO très expérimenté, ses liquidités disponibles et la clarification de la situation réglementaire du Jyseleca donnent selon nous à Galapagos 2.0 toutes ses chances. C’est pourquoi, même si nous espérons déjà apprendre en juin que les résultats de la phase III de l’étude sur la maladie de Crohn sont concluants, nous voyons une belle opportunité d’investir à contre-courant, à long terme, dans cette valeur certes non dénuée de risque.
Conseil: acheter
Risque: élevé
Rating: 1C
Cours: 43,24 euros
Ticker: GLPG AS
Code ISIN: BE0003818359
Marché: Euronext Amsterdam
Capit. boursière: 2,85 milliards EUR
C/B 2021: –
C/B attendu 2022: –
Perf. cours sur 12 mois: -5,1%
Perf. cours depuis le 01/01: +5,2%
Rendement du dividende: –
Actions belges
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