Fountain

Grâce à une plus grande maîtrise des coûts, la rentabilité du groupe se redresse. Mais pour revenir au niveau qui prévalait il y a cinq ans, il faut que le chiffre d’affaires progresse également. L’action est très bon marché aujourd’hui. Elle est digne d’achat mais assortie d’un risque élevé.

Le ciel commence manifestement à se dégager pour cette entreprise de Braine-L’Alleud qui commercialise des distributeurs de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupes, etc.). Après des années 2013 et 2014 désastreuses, les coûts semblaient à nouveau sous contrôle en 2015, et la tendance positive se confirme au premier semestre 2016. Cependant, le chiffre d’affaires a encore reculé (légèrement) de 1,7%, à 15,6millions EUR (sur l’ensemble de l’exercice 2015, il s’était érodé de 1,9%, à 30,5millions EUR). On note cependant une amélioration nettement plus sensible dans l’évolution du cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels _ REBITDA) sur les six premiers mois de 2016. Par rapport à un REBITDA de 1,52million EUR au premier semestre 2015, on épinglera cette fois un chiffre de 1,71million EUR ou +12,5%. La marge de REBITDA s’est redressée de 9,6% à 11% au premier semestre 2016. Pas de quoi susciter encore l’euphorie car durant les meilleures années, Fountain atteignait encore des marges de REBITDA de 20% au moins. Qui plus est, le résultat net est passé tout juste dans le vert: d’une perte nette de -0,425million EUR pour le premier semestre 2015 à un résultat net de 0,33million EUR au premier semestre 2016. Du fait des mesures drastiques prises par le conseil d’administration en septembre 2014, le groupe a renoué avec les bénéfices une année plus tôt que prévu. À l’automne 2014, le CEO Paul Baeck, pourtant en fonction depuis seulement 2012, a été remercié. Son plan stratégique “Kaffa 2018” ne semblait absolument pas avoir atteint ses objectifs. Dans le cadre de ce plan, Fountain avait procédé à une importante augmentation de capital au premier semestre 2014, où les actionnaires ont eu la possibilité d’acquérir trois nouveaux titres pour deux détenus au prix unitaire de “seulement” 2EUR (loin des 56EUR par action lors de l’introduction en Bourse en 1999!). Cette augmentation de capital, qui a accru le nombre d’actions de 1,7 à 4,2millions environ, était inévitable. Début août 2014, un courant d’achat a frappé l’action quelque temps, lorsque Marc Coucke (Omega Pharma) a révélé dans une déclaration de transparence qu’il avait accumulé plus de 7% des titres. Les lourdes pertes enregistrées au premier semestre 2015 ont ensuite ramené les actionnaires sur terre. Fountain perd beaucoup de petits clients, qui sont cela dit peu rentables, et cherche donc à se concentrer sur les plus gros clients (à partir de 50collaborateurs). Dans ce cadre, ces dernières années, le groupe a embauché de nouveaux collaborateurs commerciaux. Ceux-ci ne sont pas encore parvenus, l’an dernier, à compenser la perte des petits clients. La tendance baissière du chiffre d’affaires devrait progressivement s’inverser. En attendant la nomination d’un nouveau CEO, Eugeen Beckers assume le rôle de directeur. Notons que la dette financière nette a baissé de 8,7millions EUR à la fin de l’an dernier à 7,8millions EUR fin juin.

Conclusion

Grâce à une plus grande maîtrise des coûts, la rentabilité du groupe se redresse. Mais pour revenir au niveau qui prévalait il y a cinq ans, il faut que le chiffre d’affaires progresse également. L’action est très bon marché aujourd’hui. La probabilité de redressement s’est accrue sensiblement, mais Fountain n’a pas encore surmonté la crise.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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