EVS en top forme

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Serge Van Herck nous paraît avoir réussi à remettre le groupe sur la voie de la croissance. Or son action est clairement sous-valorisée. Elle mérite d’intégrer tout portefeuille.

Une nouvelle fois, EVS publie des résultats meilleurs que prévu. Son CEO, Serge Van Herck, entendait remettre le spécialiste des serveurs destinés à l’enregistrement d’images professionnelles (sportives, notamment) sur la voie de la croissance; il semble avoir gagné son pari. L’an dernier, les prévisions de chiffre d’affaires (CA) pour l’exercice avaient été revues à la hausse pas moins de trois fois, de 110-120 à 135 millions d’euros; les ventes ont finalement atteint 137,6 millions d’euros, soit 56% de plus que les 88,1 millions d’euros de 2020, annus horribilis marquée par le report de la Coupe d’Europe de football et des Jeux olympiques de Tokyo. La direction vient de relever les perspectives de CA pour 2022, de 125-140 à 140-150 millions d’euros – ce qu’elle n’avait pas fait à l’issue du premier trimestre malgré un carnet de commandes record, une déception pour le marché.

Cette progression attendue des ventes semble logique au vu des entrées de commandes massives et alors que les pénuries de composants se résorbent. A 126,4 millions d’euros, le CA assuré pour 2022 (incluant la location de matériel supplémentaire pour couvrir les grands événements sportifs, dont les Jeux olympiques d’hiver à Pékin, début 2022, et la Coupe du monde au Qatar, à partir du 20 novembre) a augmenté de 29% sur un an.

Le rachat du néerlandais Axon, en 2020, contribue aussi à la croissance d’EVS, en créant une complémentarité des produits dans le domaine du reportage en direct et en dopant les ventes aux Etats-Unis. Les commandes ont ainsi atteint 88,7 millions d’euros, ou 15 millions par mois en moyenne, au premier semestre (75,4 millions d’euros un an auparavant); le consensus attendait 82 millions d’euros. Le CA s’élève à 67,7 millions d’euros, en hausse de 9% sur un an, dont 5,7 millions d’euros de recettes supplémentaires sur la location d’équipements pour grands événements sportifs (+1,2 million d’euros sur une base annuelle). Sans ces revenus supplémentaires et les gains de change sur le dollar, le CA a progressé de 3 millions d’euros, à 59,6 millions d’euros (+5,3% sur un an).

Les coûts opérationnels ont également augmenté et EVS doit investir régulièrement pour maintenir la qualité de son support client, ce qui, ajouté à la pénurie de composants, a mis sous pression les marges confortables de l’an dernier. La hausse du résultat d’exploitation (Ebit) s’est limitée à 0,3 million d’euros (de 15,4 à 15,7 millions d’euros) au premier trimestre de 2022, faisant refluer la marge d’Ebit de 24,9% un an plus tôt à 23,3%. Du fait de l’imposition plus élevée, le résultat net a même légèrement diminué, de 15,6 à 15,5 millions d’euros, ou de 1,16 à 1,15 euro par action. Quant au dividende, qui contribue à l’attrait de l’action, il consistera, pour 2022, en un dividende de 1,10 euro par action et un dividende exceptionnel de 0,50 euro, lequel compensera l’absence de versement en 2020. Le rendement brut du dividende dépasse donc les 7%. En 2023, un dividende brut de 1,10 euro au minimum par action est prévu.

Conclusion

Compte tenu des technologies de pointe dont dispose EVS, de son excellent positionnement sur le marché et de sa très bonne santé financière (44,2 millions d’euros de trésorerie nette fin juin), son action est clairement sous-valorisée, à 6 fois à peine le ratio valeur de l’entreprise/cash-flow d’exploitation (EV/Ebitda) et à moins de 10 fois le bénéfice attendus pour 2022. Elle mérite d’intégrer tout portefeuille; nous avons d’ailleurs renforcé récemment la position dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 20,70 euros

Ticker: EVS BB

Code ISIN: BE0003820371

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 297,3 millions EUR

C/B 2021: 9

C/B attendu 2022: 9,5

Perf. cours sur 12 mois: +11%

Perf. cours depuis le 01/01: + 1%

Rendement du dividende: 7,2%

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