Elia
Digne d’achat
Coup de théâtre, la semaine dernière, chez le gestionnaire de réseaux haute tension Elia. Le conseil d’administration a remercié, avec effet immédiat, le directeur (CEO) Jacques Vandermeiren. Vandermeiren avait pourtant de solides états de service chez Elia, dont il était le CEO depuis 2011. L’homme a joué un rôle clé dans l’introduction en Bourse, les négociations tarifaires avec les régulateurs et l’acquisition très lucrative du groupe allemand 50Hertz. La raison officielle du licenciement est une divergence de points de vue. Cela dit, le conseil d’administration a confirmé que la stratégie serait poursuivie, en cela compris l’expansion d’Elia et de 50Hertz à l’international. Reste à savoir à quelle vitesse et avec quels capitaux cette internationalisation peut s’organiser. Les communes ont la majorité des actions Elia en mains, et sont plutôt conservatrices. Elles ont déjà injecté beaucoup dans l’internationalisation de Dexia, et n’ont pas envie de commettre la même erreur. A cela s’ajoute le fait que les communes ont pu utiliser le flux de dividendes d’Elia pour renforcer leurs budgets, alors qu’une nouvelle vague d’investissements chez Elia n’exigerait pas seulement le sacrifice du dividende, mais aussi de nouveaux capitaux. Jacques Vandermeiren plaidait en faveur d’une internationalisation intensive en capitaux. Il y a quelques mois, l’entrepreneur Fernand Huts est aussi entré dans le capital d’Elia en prenant une participation de près de 5%. “C’est un pari. Soit Elia devient une entreprise locale qui distribue gentiment son dividende. Soit elle opte pour une internationalisation, ce qui nous intéresse davantage. Elia a une énorme connaissance qu’elle peut valoriser au niveau international”, avait alors déclaré Huts. Elia a déjà témoigné de son intérêt dans le gestionnaire de réseaux haute tension grec ADMIE. Cela dit, la direction entrevoit également des opportunités en Arabie Saoudite, à présent que le pays annonce vouloir investir dans un réseau haute tension dans le cadre de son industrialisation. Ces propositions d’investissement se situent cependant hors de la zone de confort des communes. Entre-temps, Elia ne se porte pas trop mal. Les chiffres complets seront publiés le 27 février, mais ceux du 2e semestre devraient être dans la lignée du premier semestre. Ce qui signifie que le bénéfice en Belgique d’Elia Transmission souffrira de la baisse continue des taux belges à long terme, alors que le bénéfice de 50Hertz peut encore profiter de la base d’investissement, qui a beaucoup augmenté. En fin de compte, sur les 6 premiers mois de l’année, la hausse de bénéfice est ressortie à 6%. Sur 2014, Elia approchera un bénéfice de 2,55 EUR par action. L’an dernier, les résultats de 50Hertz ont été colorés par plusieurs éléments exceptionnels, de sorte que le bénéfice de cette année devrait baisser. Le dividende brut (1,57 EUR en 2014) semble en tout cas acquis, et offre un rendement de dividende brut de plus de 4%. Ce qui reste intéressant dans un contexte de baisse des taux sans risque.
Conclusion
Pour les investisseurs, le départ du directeur est une preuve que la politique en matière de dividende ne changera pas de sitôt. A court terme, c’est positif pour le profil de risque de l’action, mais à plus long terme, cela peut coûter des opportunités de croissance à l’entreprise. Le rendement de dividende demeure cependant suffisamment intéressant.
Conseil: digne d’achat
Risque: faible
Rating: 1A
Actions belges
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