Ekopak: la promesse de “l’eau en tant que service”
Le principe de “l’eau en tant que service” revient à vendre de l’eau prête à être utilisée, et non plus l’installation. Il s’agit d’un segment extrêmement rentable: alors qu’il ne représente que 6% du chiffre d’affaires consolidé d’Ekopak, il génère 29% de son cash-flow opérationnel.
Cotée sur Euronext Bruxelles depuis mars, Ekopak installe des systèmes de traitement et de purification des eaux. L’essentiel de son chiffre d’affaires (CA) provient de la vente et de la maintenance d’installations dans des entreprises industrielles des secteurs alimentaire, pharmaceutique et chimique. Les installations filtrent, désinfectent ou traitent l’eau qui entrera dans les processus de production des sociétés clientes.
Cette activité représentait au 1er semestre 94% du CA d’Ekopak, qui veut désormais se concentrer pleinement sur les 6% restants, ceux du segment de “l’eau en tant que service” (Water-as-a-Service, WaaS), formule qui prend en charge la gestion complète (purification et traitement) de l’eau de l’entreprise cliente. Il s’agit donc non plus de commercialiser des installations de traitement, mais de les construire et de les proposer dans le cadre d’une sorte de formule de leasing. Les contrats sont conclus pour 10 ans au moins et la cliente paie par litre d’eau consommée, compte tenu d’un volume minimum à acheter. Le principe WaaS revient donc à vendre de l’eau utilisable, et non plus l’installation. Après avoir analysé les eaux usées et les besoins de l’entreprise industrielle, Ekopak élabore une solution sur mesure, qu’elle intègre dans des conteneurs modulables installés sur place. La cliente consomme de la sorte de 30% à 40% d’eau en moins, et fait l’économie d’une installation. Comme Ekopak n’a pas les technologies pour concevoir ses modules, elle dépend des solutions d’autres spécialistes, comme Evoqua.
Le segment WaaS est extrêmement rentable: alors qu’il ne représente que 6% du CA consolidé, il assure 29% du cash-flow opérationnel (Ebitda) du groupe belge. La marge d’Ebitda (Ebitda/CA) s’est ainsi établie à 71% à l’issue du 1er semestre, contre 12% pour l’activité traditionnelle. Ekopak doit toutefois prendre en charge les investissements et le financement des installations: au lieu de les vendre, elle les inscrit au bilan et les amortit sur 15 ans. Les marges sont donc plus élevées, mais les investissements aussi. La comparaison de la marge d’Ebitda et de la marge d’Ebit (bénéfice opérationnel/CA) parle d’elle-même: comme la première ne tient pas compte de l’amortissement des investissements, elle atteint un séduisant 70%, alors que la seconde s’établit à 27%. Un chiffre ceci dit intéressant, et supérieur aux 6% que le groupe doit à ses installations conventionnelles.
Les contrats WaaS confèrent de surcroît une certaine prévisibilité au CA. Il est par exemple d’ores et déjà acquis qu’un million d’euros sera à mettre à leur crédit cette année; pour 2022, la direction fait état de 2,5 millions d’euros. Le concept a donc du potentiel. Le défi, pour Ekopak, va être de développer l’activité. Les 56 millions levés lors de l’introduction en Bourse serviront cet objectif. Ils seront consacrés à la construction de davantage de modules, et à l’expansion géographique du groupe, qui vient par exemple d’ouvrir deux succursales en France. Ekopak entend réaliser à terme la moitié de son CA dans le segment WaaS. Un certain nombre de clients sont passés d’une installation classique à la formule WaaS entre janvier et juin.
Conclusion
Nous entamons le suivi actif d’Ekopak. L’entreprise a tout pour croître, à elle maintenant d’exploiter ses qualités. Les premiers résultats sont prometteurs, d’où notre recommandation d’achat. Il s’agit toutefois d’une jeune société de croissance, qui conviendra surtout à l’investisseur capable de prendre un certain risque et de la surveiller de près.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 17,90 euros
Ticker: EKOP BB
Code ISIN: BE0974380124
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 264 millions EUR
C/B 2020: –
C/B attendu 2021: 448
Perf. cours sur 12 mois: –
Perf. cours depuis le 01/01: 19%
Rendement du dividende: –
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