Dur contrecoup pour UCB
Vu l’annonce d’un risque accru de problèmes cardiaques chez les patients traités contre l’ostéoporose avec le candidat médicament Romosozumab, le produit ne sera certainement pas approuvé sur le marché américain cette année. La sanction ne s’est pas fait attendre : le cours d’UCB s’est replié de 18% en un jour.
Le 22 mai, le groupe biopharmaceutique belge a présenté les résultats de l’étude de phase III (ARCH) avec Romosozumab, médicament potentiel contre l’ostéoporose qu’il développe en collaboration avec le géant biotechnologique américain Amgen. Bien que Romosozumab (appellation commerciale : Evenity) ait atteint les objectifs primaires et secondaires annoncés, le risque de problèmes cardiaques semble étonnamment élevé (2,5%). Ce risque n’avait pas été mis en lumière au cours des trois premières études de phase III avec le candidat médicament. Un sérieux contretemps. L’action UCB a dès lors accusé sa perte journalière la plus lourde depuis 1987 : -18%. UCB et Amgen étudieront plus en détails ces résultats. Dans le meilleur des cas, une explication sera trouvée aux problèmes cardiaques des patients concernés et le processus d’approbation pourra reprendre. Ce qui est sûr, c’est que la décision d’approbation aux États-Unis, qui était prévue pour le 19 juillet, ne sera pas prise cette année. Sans explication cohérente aux problèmes cardiaques, la probabilité d’une approbation est réduite sensiblement. Evenity fait partie, avec Briviact (thérapie complémentaire pour les attaques épileptiques précoces chez les patients de 16 ans au moins), d’un deuxième pilier de croissance d’UCB. Le premier consiste à accroître le chiffre d’affaires (CA) combiné de Cimzia, Vimpat et Neupro à au moins 3,1 milliards d’euros d’ici 2020. La première échéance de brevet pour ce trio est cependant prévue pour 2021, c’est pourquoi il est important que le groupe développe assez rapidement de nouveaux produits phares afin d’éviter un repli du CA. Briviact a été lancé l’an dernier et le groupe espère atteindre des ventes maximales de 450 millions d’euros d’ici 2026. Evenity pèse toutefois plus lourd. Pour lui, les analystes estiment en moyenne le pic de ventes à 800 millions de dollars. Il y a deux ans, le nombre de produits regroupés dans le deuxième pôle de croissance est déjà passé de trois à deux, après qu’Epratuzumab, candidat médicament contre le lupus, a échoué aux études de phase III.
Pour le plus long terme, un troisième pôle de croissance est prévu dans la stratégie du groupe. Il regroupe dix molécules en neurologie et en immunologie, qui se trouvent à un stade d’étude clinique moins avancé. Dans le courant de cette année et de la prochaine, plusieurs résultats d’études de phase II seront annoncés pour ce groupe de candidats médicaments. Après un solide premier trimestre, où le CA s’est accru de 15%, à 1,12 milliard d’euros, les précédentes prévisions annuelles prudentes de 4,25 à 4,35 milliards d’euros de CA ont été confirmées (4,18 milliards en 2016). Les prévisions d’un cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) compris entre 1,15 et 1,2 milliard d’euros (1,03 milliard en 2016) et d’un bénéfice net récurrent par action situé entre 3,7 et 4 euros (3,19 euros en 2016) ont également été réitérées. Les analystes ont abaissé leur objectif de cours de 15% en moyenne.
Conclusion
Il est trop tôt pour effacer du tableau Romosozumab, mais il est évident que la probabilité d’approbation a sérieusement baissé. L’objectif de cours moyen pour UCB a reculé à 72,3 euros, contre encore 80 euros fin 2016. Du fait de cette incertitude accrue, nous abaissons notre conseil. La valorisation de l’action est correcte compte tenu des circonstances, à respectivement 16,7 et 15 fois le bénéfice escompté pour 2017 et 2018. Notre préférence va toujours à la société mère Tubize (qui présente une décote de quelque 35% par rapport à UCB).
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
Devise : euro
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 12,5 milliards EUR
C/B 2016 : 22
C/B attendu 2017 : 17
Perf. cours sur 12 mois : +3 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +6 %
Rendement du dividende : 1,8 %
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