D’Ieteren très attrayante

La société D'ieteren © belgaimage

L’action présente une décote de 35%, propre aux holdings. Son cours ne prend pas en compte les abondantes liquidités (un milliard d’euros) dont le groupe dispose.

D’Ieteren a achevé l’exercice 2018 sur d’excellents résultats. Le bénéfice brut comparable a progressé de 15,8%, à 226 millions d’euros, un montant supérieur aux prévisions (ajustées à la hausse) du groupe. D’Ieteren avait en effet promis une augmentation du bénéfice comprise entre 10 et 15%.

Les trois filiales de D’Ieteren ont contribué aux bons résultats. Le bénéfice comparable de D’Ieteren Auto s’est accru de 19%, à 121,7 millions d’euros, grâce au succès des nouveaux véhicules, plus grands et plus coûteux, mis sur le marché. C’est la filiale la plus rentable, et elle devrait l’être davantage encore cette année. Belron a fait état d’une hausse des ventes (+10%) et d’une amélioration des marges. La rentabilité de la filiale a progressé de 19%. La direction anticipe une hausse d’au moins 10% du bénéfice de Belron en 2019. Moleskine, enfin, a vu ses ventes s’apprécier de 12% et son bénéfice, de 13,5%. Reste au producteur de cahiers et articles de maroquinerie à convaincre le marché qu’il n’est plus le canard boiteux du groupe.

En dépit de ces chiffres, le bénéfice net du groupe a reculé à 46,6 millions d’euros, ou 0,85 euro par action (contre 2,05 euros en 2017), en raison de charges exceptionnelles. Belron a notamment acté une dépréciation de 40 millions d’euros de son goodwill. En outre, le groupe a dépensé, pour le bonus transactionnel et les honoraires liés à la finalisation de la cession, l’an dernier, de 40% de la participation dans Belron au fonds d’investissement CD&R, un peu plus de 41 millions d’euros. D’Ieteren a conservé une part de 54% dans Belron. Et bien que la filiale contribue dès lors moins au bénéfice du groupe, le bénéfice sous-jacent s’est accru de 15%. Pour cette année, le groupe anticipe une hausse du bénéfice consolidé d’au moins 10%. Sur cette base et sans considérer d’éventuelles nouvelles charges exceptionnelles, l’on peut espérer un bénéfice par action d’environ 3,6 euros pour 2019.

En 2018, D’Ieteren a enregistré une plus-value de 16,5 euros par action sur la vente partielle de sa participation dans Belron. Dans la mesure où la rentabilité de cette filiale s’améliore, l’on peut aisément valoriser à 20 euros par action la participation que le groupe détient encore (54%) dans Belron. Depuis la cession partielle de sa participation, D’Ieteren dispose d’une trésorerie ultraconfortable: environ un milliard d’euros, ou 16 euros par action. Or, le cours actuel de D’Ieteren (36 euros) ne prend pas en compte ces liquidités. Cela revient à dire que les filiales D’Ieteren Auto et Moleskine sont “gratuites” – ce qui, naturellement, est grotesque au regard de leur excellente rentabilité. L’action D’Ieteren affiche, à l’instar de celles de nombre de holdings, une décote de 35%: les entreprises en portefeuille sont sous-valorisées.

Le marché est impatient de savoir ce que le groupe fera de ses énormes liquidités. C’est certain, si D’Ieteren acquérait des actifs, cela pourrait soutenir son bénéfice. Mais la direction a indiqué que, vu la rareté et la cherté des cibles de bonne qualité, un investissement ne serait pas pour tout de suite. Par ailleurs, elle ne s’attend pas à ce que les prix baissent, dès lors que le marché du capital-risque, lui aussi en quête d’investissements, ne manque pas de moyens.

Conclusion

La performance opérationnelle de D’Ieteren est dissimulée par sa décote de 35%. Cette sous-valorisation se reflète également au niveau du rapport cours/bénéfice (C/B) escompté pour 2019: 10, c’est attrayant! Nous maintenons dès lors notre conseil: “acheter”.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 36,5 euros

Ticker: DIE:BB

Code ISIN: BE0974259880

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,99 milliard EUR

C/B 2018: 12

C/B attendu 2019: 10

Perf. cours sur 12 mois: +3%

Perf. cours depuis le 01/01: +11%

Rendement du dividende: 2,7%

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