D’Ieteren résiste remarquablement bien à la récession

D'Ieteren Group met 1,7 milliard sur la table pour acquérir PHE

Malgré la conjoncture, le groupe revoit à la hausse son bénéfice prévisionnel pour l’exercice, car la quasi-intégralité de ses filiales achèvent le semestre sur d’excellents résultats. Dans l’immédiat, l’entreprise est à l’abri d’une récession et à plus long terme, les perspectives lui sont favorables. Nous recommandons toujours l’achat du titre.

Ni les semestriels, ni les perspectives pour l’exercice ne suggèrent que l’on se dirige vers un ralentissement brutal, voire une récession. D’Ieteren relève même ses prévisions. Son bénéfice ajusté à périmètre comparable devrait bondir cette année de 35%, au lieu des 25% précédemment annoncés. PHE, le distributeur de pièces automobiles nouvellement acquis, contribuant au résultat consolidé depuis août, le bénéfice augmentera même de 40%, ce qui est légèrement mieux que prévu. Francis Deprez, le CEO, explique que le groupe a pris au cours du semestre un peu d’avance sur la réalisation de ses ambitions à moyen terme. Son action peut-elle dès lors être qualifiée de résistante à la récession? “Nous restons cycliques dans une certaine mesure, même si la combinaison de divisions aplanit cette cyclicité”, répond Francis Deprez. Chiffre d’affaires (CA) et marges sont de surcroît protégés par la position de numéro 1 qu’occupe l’entreprise dans ses différents sous-segments, une position que démontre du reste la progression de sa part de marché. D’Ieteren peut par conséquent répercuter assez aisément les hausses des coûts sur sa clientèle. Compte tenu de la flambée des prix du verre et du coût de la main-d’oeuvre, les investisseurs s’étaient inquiétés au sujet de Belron… dont la marge bénéficiaire atteint un rassurant 18%. Belron répercute les hausses des coûts avec un certain retard, ce qui aura un effet positif sur les chiffres du 2e semestre.

La nature des activités du groupe glisse un plancher sous ses résultats. Belron, TVH Parts et PHE opèrent sur des marchés de remplacement, moins tributaires des ventes de véhicules neufs. La clientèle est en outre composée davantage d’entreprises que de particuliers. Or, analyse Francis Deprez, les entreprises ne cesseront pas de commander d’un jour à l’autre, et digéreront plus facilement les hausses. L’homme sait toutefois que nous n’en sommes qu’au début d’un épisode inflationniste et que les consommateurs sont touchés, ce qui pourrait avoir des conséquences pour le groupe. L’augmentation des prix de l’énergie, par exemple, pourrait se traduire par une diminution du nombre de kilomètres parcourus, au détriment du nombre de bris de glaces.

Entre janvier et juin, le CA a augmenté de 30% et le bénéfice opérationnel ajusté, de 37%. Belron, le principal contributeur au bénéfice du groupe, a mieux résisté que prévu, malgré la conjoncture et malgré l’accroissement des dépenses de transformation. Saluons l’augmentation de 19,5% du bénéfice ajusté de D’Ieteren Auto, pour un CA demeuré stable. La part de marché et les volumes vendus ont subi des pressions mais la division se concentrant surtout sur le haut de gamme, sa marge a progressé. Le carnet de commandes reste solide. TVH Parts et PHE sont performants et semblent avoir été de bons choix. Le risque que les généreux flux de trésorerie du groupe soient mal investis a donc sensiblement diminué. La trésorerie nette (700 millions d’euros environ) permet à l’empire de poursuivre son expansion.

Conclusion

Malgré la conjoncture, D’Ieteren revoit à la hausse son bénéfice prévisionnel pour l’exercice. La quasi-intégralité de ses filiales achèvent le semestre sur d’excellents résultats. Les marges de Belron, la poule aux oeufs d’or, n’avaient finalement pas de quoi inquiéter. Dans l’immédiat, l’entreprise est à l’abri d’une récession et à plus long terme, les perspectives lui sont favorables. La valorisation, à 16 fois le bénéfice ajusté, n’est en aucun cas excessive. Nous recommandons toujours d’acheter.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 158,30 euros

Ticker: DIE:BB

Code ISIN: BE0974259880

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 8,72 milliards EUR

C/B 2021: 20

C/B attendu 2022: 16

Perf. cours sur 12 mois: +19%

Perf. cours depuis le 01/01: -8%

Rendement du dividende: 1,4%

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