D’Ieteren: Belron signe son grand retour
La défiance historique envers Belron est excessive. Le marché sous-estime toujours le caractère structurel de l’envolée de la rentabilité de l’entreprise, qui supprime de surcroît une petite partie du risque de réinvestissement en initiant un programme de rachats d’actions.
Belron va-t-elle se maintenir? Comment investira-t-elle le milliard d’euros sur lequel elle est assise? Quelle est sa stratégie? Ces interrogations pèsent depuis des années sur le cours de D’Ieteren. Elles ont une explication historique: Belron avait en effet tutoyé les sommets, avant d’afficher une rentabilité relativement faible. Quant à l’investissement de D’Ieteren dans Moleskine, il tarde à convaincre.
Cette défiance envers Belron est excessive. Le marché sous-estime toujours le caractère structurel de l’envolée de la rentabilité de l’entreprise, qui supprime de surcroît une petite partie du risque de réinvestissement en initiant un programme de rachats d’actions à hauteur de 150 millions d’euros. Belron n’envisage actuellement pas de nouvelles acquisitions, trop chères, mais souligne sa confiance envers elle-même en investissant dans ses propres actions. Au vu de ses bons résultats, la société, dont D’Ieteren détient toujours 54% des parts, confirme les prévisions relevées en mai. Le bénéfice net ajusté devrait bondir d’au moins 25% cette année – une projection pour le moins conservatrice puisque le bénéfice ajusté, qui représente trois quarts du bénéfice opérationnel du groupe, augmentera de 70% au minimum.
Belron a la chance que de plus en plus de voitures sont équipées d’un système d’assistance à la conduite qui, en cas de réparation ou de remplacement du pare-brise, doit souvent être reprogrammé, au profit d’une nette hausse du bénéfice par réparation. Le nombre d’interventions de ce type a augmenté de 120% au 1er semestre, et la tendance n’est pas près de s’infléchir. L’entreprise, qui a généreusement investi pendant plusieurs années pour être en mesure de procéder à ces mises à jour, commence à cueillir les fruits de ses efforts. Elle s’est aussi attelée à mieux maîtriser ses coûts, ce qui a permis à la hausse de 8% du chiffre d’affaires (CA) d’engendrer une progression de 67,7% du bénéfice récurrent au 1er semestre. Elle précise qu’il ne s’agit pas là d’une augmentation ponctuelle. Belron change par ailleurs son système de rémunération de la direction, qui reposera davantage sur des distributions d’actions que sur des paiements de primes. Ce remaniement contribuera à hauteur de 40 millions d’euros au résultat de 2020. Grâce aux 165 millions de cash-flow disponible générés au 1er semestre, Belron pourra alléger considérablement son endettement et verser davantage de dividendes à ses actionnaires, dont D’Ieteren.
D’Ieteren Auto et Moleskine, les autres filiales de D’Ieteren, ne font pas aussi bien. La première, qui importe les marques de Volkswagen en Belgique, a vu son CA céder 3% et son bénéfice opérationnel ajusté, 8%, au 1er semestre. Elle limite cependant les dégâts, sur un marché belge en recul de 6,3%. En outre, comme elle avait achevé les six premiers mois de 2018 sur d’excellents résultats, il lui était difficile de réitérer l’exploit. Un 2e semestre meilleur devrait permettre au bénéfice net ajusté d’avoisiner le niveau atteint l’an dernier. Moleskine reste problématique. La baisse de 2% de son CA pousse une nouvelle fois le résultat légèrement dans le rouge. La direction est néanmoins convaincue que les ventes augmenteront et qu’une hausse de 10% au bas mot du bénéfice net ajusté en résultera.
Conclusion
Investir dans D’Ieteren, c’est en grande partie investir dans Belron, dont le marché ne valorise pas suffisamment la hausse spectaculaire et durable de la rentabilité. Malgré le récent redressement du cours, l’action demeure digne d’achat.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 44 euros
Ticker: DIE:BB
Code ISIN: BE0974259880
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 2,4 milliards EUR
C/B 2018: 12
C/B attendu 2019: 12
Perf. cours sur 12 mois: +10%
Perf. cours depuis le 01/01: +33%
Rendement du dividende: 2,6%
Actions belges
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