Deceuninck plie mais ne rompt pas

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Il ne fallait pas être clairvoyant pour anticiper des semestriels en berne pour Deceuninck. Effectivement, les résultats du producteur de fenêtres et châssis en PVC sont loin d’être fantastiques. Mais par rapport aux attentes des analystes, l’entreprise signe un bon premier semestre.

La pandémie a cassé la superbe dynamique sur laquelle 2020 s’ouvrait, comme en témoigne le rapport intermédiaire publié à l’issue du premier trimestre. Entre janvier et mars, le chiffre d’affaires (CA) avait progressé de 5,5%, de 145 millions à 153 millions d’euros, avec surtout d’excellentes performances en Amérique du Nord, où les ventes avaient bondi de près de 33% à la faveur d’une part de marché accrue. Le CA de la division Turquie et marchés émergents avait aussi augmenté (+5,4%). La Turquie, où Deceuninck est présent déjà depuis plusieurs décennies via sa filiale Ege Profil Ticaret ve Sanayi AS (dont il détient 95,9%), a connu une profonde récession en 2019. L’Europe avait encore fait belle figure sur les deux premiers mois de 2020, mais le confinement décrété dans plusieurs pays européens s’est fait sentir dans le CA de mars et le recul atteint 4,1% sur le trimestre.

Le cash-flow opérationnel (Ebitda) ajusté a connu une évolution encore plus spectaculaire que celle du CA, passant de 7,5 millions à 14 millions d’euros. Mais la crise du coronavirus est venue jouer les trouble-fête dans le monde entier et les mesures restrictives se sont multipliées. Avril et mai ont ainsi été des mois difficiles pour Deceuninck, qui a toutefois amorcé un redressement en juin. Le CA du groupe a reculé de 18,6% au deuxième trimestre (de 168 à 136 millions d’euros), avec surtout un décrochage net (-40% à -50%) en Europe ainsi qu’en Turquie et sur les marchés émergents en avril.

Sur le semestre, le CA du groupe se contracte de 7,4% (de 312,5 à 289,2 millions d’euros; consensus: 271,8 millions d’euros). L’Amérique du Nord se distingue toutefois avec un CA en hausse de 64 à 74 millions d’euros. L’Europe, qui affiche la plus forte contribution au CA, a subi de plein fouet la crise (les ventes baissent de 174 à 147 millions d’euros). A périmètre comparable, l’Ebitda s’est maintenu, avec un recul à peine supérieur à celui du CA grâce à un bon premier trimestre; il passe de 30,2 à 27,8 millions d’euros (le consensus attendait seulement 21,9 millions d’euros), soit une contraction de 7,8%. La marge d’Ebitda reste stable, passant de 9,7 à 9,6%, grâce à une structure de coûts flexible, la réaction rapide de l’entreprise à l’apparition de la pandémie, la suppression du dividende et l’accélération de la restructuration en Allemagne. Le résultat net s’inscrit une nouvelle fois dans le rouge (de -1,2 à -3,4 millions d’euros).

Malgré la crise sanitaire, Deceuninck a réalisé un tour de force en réduisant sa dette financière nette de 32 millions d’euros (de 150,2 à 118,4 millions d’euros). Les ventes ayant progressé de manière réjouissante en juillet et début août, la direction fait preuve d’un optimisme prudent pour l’exercice 2020.

Conclusion

Les semestriels de Deceuninck illustrent la solidité de l’entreprise. A 0,9 fois la valeur comptable et avec un rapport valeur de l’entreprise/Ebitda escompté de 7 sur un exercice difficile, la valorisation n’exprime pas tout le potentiel de l’action. Cette dernière mérite vraiment sa place dans le portefeuille modèle. Nous relevons le conseil, puisque le titre est à nos yeux très susceptible de se redresser.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 1,56 euro

Ticker: DECB BB

Code ISIN: BE0003789063

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 212,6 millions EUR

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: –

Perf. cours sur 12 mois: -17%

Perf. cours depuis le 01/01: -24%

Rendement du dividende: –

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