Deceuninck : la Turquie progresse encore

Avec une croissance du chiffre d’affaires de 0,9 % au troisième trimestre, le producteur flamand de profilés en PVC n’a pas pu complètement satisfaire aux prévisions. Le chiffres d’affaires en Turquie et en Amérique du Nord a progressé, tandis qu’il a reculé en Europe occidentale.

Avec une croissance du chiffre d’affaires de 0,9% au troisième trimestre, le producteur flamand de profilés en PVC pour portes et fenêtres n’a pas pu complètement satisfaire aux prévisions. Les écarts de change négatifs n’y sont pas étrangers. À cours de change constant, on note une augmentation du chiffre d’affaires de 3,1%. Sur les neuf premiers mois de l’année, sa progression de 4,1%, à 498,7millions EUR, est correcte. Elle inclut 3,6% de progression des volumes, 4,9% de hausse des prix et -4,5% d’effets de change. La tendance positive de l’an dernier se poursuit donc. Comme souvent ces dernières semaines, on note un écart de prestations important entre les différentes régions. La Turquie et les autres pays émergents continuent de très bien progresser, avec une hausse du chiffre d’affaires de 8,8% au troisième trimestre, et même de 11,9% à cours de change constant. L’Amérique du Nord aussi poursuit son parcours positif au même trimestre, certes de manière nettement plus modeste que précédemment. Le redressement sur les marchés domestiques en Europe occidentale ne s’est malheureusement à nouveau pas poursuivi. En raison notamment du Brexit, qui a ébranlé la confiance des consommateurs, le chiffre d’affaires a reculé de 0,9% au troisième trimestre. Les évolutions en Europe Centrale et de l’Est sont encore moins réjouissantes, avec un repli du chiffre d’affaires à 6,1%. Ici, le marché le plus préoccupant demeure la Russie, même si cela découle également de la stratégie déployée consistant à extraire progressivement de l’assortiment les produits dégageant des marges inférieures.

C’est l’un des accents stratégiques placés manifestement par le nouveau CEO, Francis Van Eeckhout. Par l’intermédiaire du holding Gramo BVBA, il est également l’actionnaire de référence, avec plus d’un quart des actions en mains. Van Eeckhout est entré dans le capital de Deceuninck lors d’une augmentation de capital réalisée dans le cadre de l’acquisition de Pimas, le pionnier des systèmes de fenêtres en PVC en Turquie, actif sous la marque Pimapen. Pimapen est en Turquie le nom le plus connu pour les fenêtres de qualité. Deceuninck faisait déjà office de “tête de pont” entre l’Europe et l’Asie depuis une quinzaine d’années, non sans succès. Ensemble, Deceuninck et Pimas sont numéro un sur le deuxième marché des fenêtres en PVC en Europe, lequel recèle encore un fort potentiel de croissance pour les décennies à venir. Moins positif pour l’instant, par la voie de Pimas, le groupe est solidement ancré également à la Russie, qui est encore le plus grand marché de fenêtres en PVC d’Europe. Dans les prochaines années, les investissements importants consentis par Van Eeckhout pourront porter leurs fruits. Ainsi, le 22octobre, une nouvelle usine ouvrira sur la Côte ouest des États-Unis. Une autre usine sera aussi inaugurée en Turquie (Menemen), qui intégrera l’usine de Gebze. Dans le communiqué de presse publié à l’occasion du trading update, le groupe a annoncé la désignation de l’ancien directeur d’Unilin (QuickStep), Paul Thiers, au poste de nouveau président (indépendant) de son conseil d’administration.

Conclusion

L’action Deceuninck est correctement valorisée, à 1,2fois la valeur comptable, 17fois le bénéfice attendu pour 2017 et un rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA) proche de 7 pour cette année. Selon nous, la croissance pourra surprendre agréablement lorsque les investissements auront diminué. C’est pourquoi nous avons récemment intégré le titre dans notre Sélection.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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