Deceuninck
Le marché a réagi positivement à la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux prévisions. L’action reste convenablement valorisée.
Le producteur flamand de profilés en PVC pour portes et fenêtres a un nouveau directeur. Sans réelle surprise, le CEO choisi est Francis Van Eeckhout, le CEO intérimaire depuis le départ de Tom Debusschere. En 2014, Gramo BVBA, holding contrôlé par Francis Van Eeckhout, est devenu actionnaire de référence, avec 26,3% des actions détenues. Cette entrée dans le capital a fait suite à une augmentation de capital survenue avant l’acquisition de Pimas, le pionnier des systèmes de fenêtres en PVC en Turquie, actif sous la marque Pimapen. Cette dernière est la plus connue pour les fenêtres de qualité en Turquie et dispose d’un réseau de 1200points de vente. Deceuninck est déjà actif depuis une quinzaine d’années dans la “tête de pont” entre l’Europe et l’Asie, non sans succès. Ensemble, ils sont numéro un du deuxième marché de fenêtres en PVC d’Europe (volume annuel: 325.000tonnes), et ont encore pas mal de potentiel de croissance au cours des prochaines décennies. Pimas a deux sites de production: le plus grand à Gebze (Turquie), et le second depuis 2007 à Rostov-on-Don (Russie). La Russie est le plus grand marché d’Europe pour les fenêtres en PVC (volume annuel de 370.000tonnes) et Deceuninck y est actif depuis environ une décennie. Il ajoute la marque Enwin à son assortiment de produits. Cette acquisition a eu un impact important sur les résultats annuels de 2015. La croissance de son chiffre d’affaires (CA) est sensible (+16,6%, à 644,5millions EUR). De ces 16,6%, cependant, 9,3%, ou plus de la moitié, résultent de l’acquisition de Pimas. À périmètre de consolidation identique, la hausse du CA ressort à 7,3%, ce qui est malgré tout un résultat appréciable. Cette tendance positive s’est poursuivie au 1ertrimestre de cette année. Le CA a progressé de 6%, à 144,4millions EUR. Mais à taux de change constants, il a augmenté de 11,5%, car en raison notamment du repli de la lire turque (TRY), la différence est importante. Ajoutons que la croissance du CA de 25,4% en Turquie et dans les pays émergents a été ramenée à 7,8%. L’Amérique du Nord, avec une croissance de 15,6% (+13% à taux de change constants), continue de se distinguer positivement. Le redressement des marchés domestiques en Europe occidentale s’est poursuivi au cours des trois premiers mois, avec une hausse de 10,3% du CA. Les évolutions en Europe Centrale et de l’Est sont moins satisfaisantes; on y note un repli du CA de 6,9% (-4,8% à taux de change constants). C’est la Russie qui pose le problème le plus sérieux. Le groupe a dès lors décidé de diminuer progressivement la vente de produits dégageant une marge plus faible en Europe centrale. L’an dernier, la rentabilité s’est redressée de manière spectaculaire, le cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels _ REBITDA) progressant de 54%, à 56,5millions EUR, ce qui correspond à une marge de REBITDA de 8,8%. Le bénéfice net s’est hissé de 10,5 à 13,3millions EUR (0,098EUR par action). Un dividende brut de 0,025EUR par action a été versé.
Conclusion
Le marché a réagi positivement à la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux prévisions. L’action Deceuninck reste convenablement valorisée, à 1,1fois sa valeur comptable, 16,5fois le bénéfice escompté et un rapport entre valeur d’entreprise et EBITDA proche de 7 pour 2016. Pour autant, nous ne pensons pas que le titre fera des miracles dans les prochains temps.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
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