Commandes en hausse, chiffre d’affaires hésitant
Barco se débat avec la pénurie de composants, en particulier de semi-conducteurs. Le consensus aurait pourtant été atteint si toutes les commandes avaient pu être exécutées.
Barco n’a pas satisfait aux prévisions au 3e trimestre. Mais toutes les commandes n’ont pas pu être honorées et converties en chiffre d’affaires (CA). La reprise de la demande, au sortir de la crise sanitaire, est en effet entravée par la pénurie de composants, elle-même due aux goulets d’étranglement mondiaux. La rareté des semi-conducteurs est particulièrement fâcheuse. Le redémarrage est plus lent encore dans les régions où les effets de la pandémie se font longuement sentir, comme en Asie. Le CA s’est élevé entre juillet et septembre à 186,7 millions d’euros; c’est 11,5% de plus qu’un an auparavant, mais 4% de moins qu’au 2e trimestre (consensus: 200 millions). Barco chiffrant les conséquences des pénuries à 15 millions d’euros, le consensus aurait été atteint si toutes les commandes avaient pu être exécutées.
Toutes les divisions ont déçu. Entertainment annonce néanmoins un CA de 73 millions d’euros (+26% en glissement annuel; consensus: 74 millions). L’activité Cinéma se redresse, même si l’Asie reste légèrement à la traîne. L’augmentation du CA d’Enterprise n’a pas dépassé 4%, à 52 millions d’euros (consensus : 59 millions). Les 61 millions d’euros de CA d’Healthcare (+3%) sont loin des 67 millions escomptés; ce pôle est confronté à la pénurie de composants entrant dans les appareils de diagnostic et de chirurgie. Après neuf mois, le CA consolidé a atteint 552,7 millions d’euros, soit 4% de moins qu’un an auparavant. Barco vise une croissance de 5% pour l’exercice, ce qui le contraint à clore le 4e trimestre sur un CA d’au moins 255 millions d’euros, en hausse de plus de 30% par rapport à l’année passée.
Les résultats trimestriels préliminaires de Barco sont traditionnellement lacunaires. Le groupe avait achevé le 1er semestre sur un cash-flow opérationnel (Ebitda) de 27,5 millions d’euros, soit une marge de 7,5%. Il vise davantage pour l’ensemble de l’exercice (consensus: Ebitda de 74 millions d’euros, marge de 9,1%). Les commandes ont augmenté de près de 43% par rapport à 2020, à 225 millions d’euros (consensus: 237 millions). Barco a enregistré depuis janvier 2021 pour 690,7 millions d’euros de commandes, soit près de 25% de plus qu’un an auparavant, dont +56% chez Entertainment et +25% pour Healthcare. Enterprise (+47%) a combiné une très forte demande de l’outil de réunion ClickShare (+75%) à un moindre chiffre pour les salles de contrôle. La valeur totale du carnet de commandes s’élève à 433 millions d’euros, un record (+45% en glissement annuel).
Le contexte est propice, ce qui explique que le plongeon à l’ouverture se soit mué en un gain à la clôture après l’exposé des résultats trimestriels. La remontée s’est poursuivie après que les co-CEO Charles Beauduin et An Steegen ont annoncé un changement d’organisation: les unités relevant des divisions opérationnelles (Entertainment, Enterprise et Healthcare) seront désormais responsables, en plus de la gestion des produits et de la recherche et développement, des ventes également (les ventes, le marketing et l’après-vente incombaient jusqu’ici aux divisions géographiques). Il s’agit de pouvoir réagir plus rapidement aux évolutions du marché et aux besoins des clients.
Conclusion
Barco pourra concrétiser ses prévisions annuelles si la pénurie ne s’aggrave pas. Le carnet de commandes prouve que la demande est réelle, et le groupe est financièrement très sain. D’autres annonces stratégiques devraient suivre à l’occasion de la Journée des investisseurs, début novembre. A acheter, résolument.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 19,46 euros
Ticker: BAR BB
Code ISIN: BE0003790079
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 1,8 milliard EUR
C/B 2020: –
C/B attendu 2021: 43
Perf. cours sur 12 mois: +38%
Perf. cours depuis le 01/01: +9%
Rendement du dividende: 2%
Actions belges
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici