bpost
Digne d’achat
Le quatrième trimestre fut excellent pour bpost. Son chiffre d’affaires a certes baissé de 2%, mais c’était à prévoir compte tenu de la cession de quelques activités internationales peu rentables. L’actionnaire retiendra davantage la progression des cash-flows opérationnels (EBITDA) comparables de 4,7%, et du bénéfice opérationnel sous-jacent (EBIT) de 10%. La formule à succès de bpost, qui implique de compenser la baisse structurelle du trafic postal classique par des gains d’efficacité et le développement d’autres activités comme la livraison de colis, ne présente aucun signe d’usure. La contraction du trafic postal classique a coûté 9,6millions EUR en cash-flows, alors que les activités arrêtées (-5millions), le recul des ventes de bâtiments (-4millions), et la réduction des indemnités liées au contrat de gestion (-4,2millions) ont également affecté l’EBITDA. En revanche, un service de distribution de colis très performant a généré 10,5millions EUR de cash-flows supplémentaires, et les gains d’efficacité ont apporté 18,5millions EUR de plus. Au total, l’EBITDA a progressé de 6millions, soit 4,7% par rapport à la même période l’an dernier. L’évolution est similaire sur l’ensemble de l’année 2015. Reste à savoir si le modèle d’affaires de bpost est suffisamment durable. Pour cette année, la direction de table sur un EBITDA comparable à l’excellente année 2015. Le trafic postal intérieur devrait baisser de 5% à 6%, et bpost recevra 26,8millions EUR en moins de l’État au titre d’indemnités pour le contrat de gestion. En revanche, on prévoit une croissance à deux chiffres dans les colis, et bien entendu de nouvelles économies sur les coûts. bpost comptera 800équivalents temps plein de moins d’ici à la fin de l’année. La direction prévoit que le trafic postal classique générera encore 50% du chiffre d’affaires (CA) dans dix ans, contre plus de 60% aujourd’hui. La distribution de courrier restera toujours une activité à 1milliard EUR. L’autre moitié du CA devra provenir d’une poursuite de la croissance dans les colis et d’une diversification des activités. Dans ce cadre, bpost a récemment racheté le réseau de Lagardère Travel Retail. Cette acquisition inclut une activité Retail avec 220points de vente (de produits d’achat impulsif, tels que la papeterie, les plats à emporter…). C’est le segment qui enregistre la croissance la plus rapide dans le commerce de détail, avec une hausse du CA de 4 à 6%. Par ailleurs, 30% des collaborateurs ont toujours plus de 50ans, de sorte que la question de la réduction du personnel se résoudra en grande partie par des départs naturels. La direction affirme dès lors que l’entreprise est capable de supporter une baisse du courrier de 6%. Entretemps, bpost brille dans la génération de cash-flows libres. En 2015, il restait 316millions EUR après investissement, ce qui a permis de payer aisément le dividende de 254millions EUR. Sa trésorerie nette se montait à 550millions EUR. La direction entrevoit une possibilité de réduction de capital, mais comme ces fonds ne peuvent pas être comptabilisés dans le budget, le gouvernement, actionnaire principal, n’est pas favorable à cette option.
Conclusion
Le terrain perdu par l’action ces derniers mois a entretemps été rattrapé, mais bpost compte toujours parmi les meilleurs élèves de la classe en termes de rendement de dividende. Ces 5,5% brut sont garantis pour plusieurs années grâce à l’excellent bilan et au modèle d’affaires performant. Notre conseil reste positif.
Conseil : digne d’achat
Risque : faible
Rating : 1A
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