bpost
Digne d’achat
Lors de son entrée en Bourse, bpost n’avait fait qu’une seule promesse à ses futurs actionnaires : des bénéfices et des dividendes stables. Au prix de souscription de 14,5 EUR, elle comportait ainsi un rendement de dividende brut attrayant d’environ 7%. Et bpost a fait plus que tenir sa promesse jusqu’à présent, car une légère hausse du bénéfice a permis au groupe de relever quelque peu le dividende, à environ 1,16 euro par action cette année. La hausse du cours de ces derniers mois a certes ramené le rendement de dividende à environ 6%, mais en cette période de taux d’intérêt sans risque qui restent désespérément bas, voire baissent encore, un tel niveau reste particulièrement attrayant. A un rapport cours/bénéfice de 13, bpost offre une prime de risque de plus de 6% par rapport aux obligations publiques belges, ce qui semble particulièrement élevé pour une entreprise de dividende stable. Mais qu’entend-on exactement par stable ? Une grande question continuera à poursuivre bpost au cours des années à venir : comment l’entreprise parviendra-t-elle à compenser la baisse structurelle dans son coeur d’activité, la correspondance nationale ? Au 2e trimestre, la baisse sous-jacente de ce courrier intérieur s’est accélérée à -5,1%. Cette tendance à s’accélérer suscite une certaine inquiétude. Mais ce trimestre aussi, et pour le premier semestre dans son ensemble, bpost est aisément parvenue à compenser ce recul grâce à une formule éprouvée de contrôle strict des coûts et de gains de productivité d’une part, et à une hausse des revenus dans la distribution de colis et le courrier international d’autre part. Et ce, même si la croissance sous-jacente du service de colis – avec 4,7% – est restée légèrement inférieure aux attentes. La direction affirme qu’elle pourra éviter une baisse du bénéfice opérationnel si la baisse du volume de courrier intérieur ne dépasse pas 5 à 6%. Et si ces 6% devaient quand même être dépassés, l’entreprise peut prendre des mesures supplémentaires pour encore réduire ses coûts. bpost a donc à nouveau remporté son combat contre ses démons au premier semestre. Il en résulte une hausse du chiffre d’affaires (CA) de 1,5%, laquelle, grâce à l’amélioration des marges, se traduit en une augmentation du bénéfice opérationnel de 4,3%, supérieure aux attentes. Pour l’ensemble de l’année 2014, bpost table sur des résultats dans la lignée de ceux de 2013, ce qui impliquerait quand même un deuxième semestre plus difficile. Précisément parce que la baisse des volumes de courrier intérieur s’accélérerait à 5,5% et que le service colis présenterait une croissance stable. bpost pourra donc conserver l’avance accumulée au premier semestre au niveau des bénéfices, mais pas la creuser. Entre-temps, bpost continue à engendrer d’énormes cash-flows libres, l’entreprise n’ayant guère de grandes dépenses d’investissement. Au premier semestre, la majeure partie du cash-flow opérationnel (de plus de 300 millions EUR) a donc pu être déposée sur son compte bancaire. bpost dispose aujourd’hui de 770 millions EUR de liquidités (soit près de 4 EUR par action), et n’a guère de dettes financières. De quoi permettre à l’entreprise de poursuivre sa politique de dividende (consistant à distribuer 85% du bénéfice net) les doigts dans le nez.
Conclusion
Le rendement de dividende est retombé à environ 6%, un niveau qui reste suffisamment attrayant vu la faiblesse des taux d’intérêt, et la capacité historique de bpost à préserver, voire améliorer sa rentabilité. Et même si cela lui est de plus en plus difficile, l’action reste attrayante même en cas de stabilisation des bénéfices.
Conseil: digne d’achat
Risque: faible
Rating: 1B
Actions belges
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