Balta tapi dans l’ombre
Le géant de la moquette peine à convaincre les investisseurs. Pourtant ses premiers résultats semestriels depuis qu’il est coté en Bourse de Bruxelles n’étaient pas mauvais. Les ventes ont augmenté, notamment grâce à l’acquisition de Bentley. Balta est sous-valorisé par rapport au secteur.
Le premier producteur mondial de carpettes du point de vue du volume, qui est aussi le premier producteur européen de revêtements de sol (moquettes à usage résidentiel et commercial), avait rendez-vous avec les investisseurs fin août pour leur communiquer ses premiers résultats. Balta est entré en Bourse de Bruxelles juste avant les vacances d’été. Le cours d’introduction était finalement dans le bas de la fourchette de cours annoncée de 13,25 à 16 euros par action. Les institutions accompagnatrices étaient ING, KBC et KBC Securities. Dix pour cent des actions proposées étaient réservées aux investisseurs particuliers. Balta a émis 10,9 millions d’actions nouvelles. En outre, Lone Star, le fonds d’investissement américain devenu propriétaire de Balta en 2015, a vendu plus de la moitié de sa participation (au moins 6,2 millions d’actions). Une entrée en Bourse était déjà sur les rails en 2015, mais elle avait été annulée in extremis. Notons que le cours a été mis sous pression dès la première session et que, depuis lors, l’action ne s’est pas encore échangée à un cours supérieur à celui de l’IPO.
La valorisation nous est parue attrayante pour une entreprise qui a enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires (CA) de 668 millions d’euros. Sur la base de la fourchette de cours, le géant du tapis est valorisé à un rapport valeur d’entreprise (EV) sur cash-flow opérationnel (EBITDA) de 7,4 à 8,1. Alors que la plupart des entreprises du secteur se traitent à un ratio compris entre 8,5 et 10,5. Cette valorisation plus faible est imputable à l’endettement élevé de Balta (385 millions d’euros au 31/03), même si grâce à l’IPO, sa dette financière nette a reculé à 2,6 fois l’EBITDA. L’autre point négatif est l’exposition de Balta au marché britannique et donc à la livre en cette époque de Brexit. Mais selon le directeur Tom Debusschere (aux commandes de Balta depuis 2016 ; ancien CEO de Deceuninck), seule une part de 11% du CA serait sensible aux fluctuations du cours de la devise britannique. Ses premiers résultats semestriels en tant que société cotée ne devaient donc pas décevoir.
Sur les six premiers mois, la croissance du CA atteint 15,1 %, à 333,9 millions d’euros, dont 6,1 % de croissance organique (sans tenir compte des acquisitions et désinvestissements). C’est malgré tout mieux que prévu. L’acquisition américaine de Bentley contribue depuis le 1er avril à l’augmentation du CA. La croissance organique est presque totalement à mettre à l’actif de la division Carpettes (” Rugs ” ; CA : +14,2 millions d’euros). L’EBITDA ajusté a progressé de 11,1 %, à 46,5 millions d’euros, soit une marge d’EBITDA ajustée de 13,9 %. Une augmentation qui par ailleurs est presque totalement organique (+9,8 %).
Balta entend reverser 30 à 40 % de son bénéfice aux actionnaires. La direction pense pouvoir réaliser les objectifs annuels.
Conclusion
Les premiers pas de Balta en Bourse ne convainquent pas. Les investisseurs semblent ne pas trouver l’activité de l’entreprise assez intéressante. Par ailleurs, que Lone Star puisse déjà vendre le solde de sa participation à la fin de l’année pèse sur le cours. Mais Balta a derrière lui un parcours très honorable en tant que leader de marché, et sa valorisation est intéressante, à un peu plus de 7 fois le rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et l’EBITDA.
Conseil : digne d’achat
Risque : moyen
Rating : 1B
Devise : euro
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 460 millions EUR
C/B 2016 : 17
C/B attendu 2017 : 15
Perf. cours sur 12 mois : –
Perf. cours depuis la cotation : -4 %
Rendement du dividende : –
Actions belges
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