argenx: le Vyvgart a encore épaté le consensus

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argenx n’est plus très loin de devenir une société biotechnologique intégrée structurellement rentable; si l’essai de phase III sur la PIDC se révèle concluant – nous le saurons début 2023 -, son rêve pourrait devenir réalité.

Comme au cours des deux trimestres précédents, les ventes de Vyvgart, le nom commercial de l’inhibiteur de FcRn efgartigimod, ont joliment dépassé les attentes: le chiffre d’affaires (CA) net s’est élevé à 131,3 millions de dollars au troisième trimestre, pour un consensus de 107 millions de dollars. Ce médicament avait dégagé au premier trimestre un chiffre d’affaires (CA) de 21,2 millions de dollars (7 millions de dollars escomptés) et au deuxième trimestre, de 74,8 millions de dollars (35 millions de dollars attendus). Il est commercialisé aux Etats-Unis depuis le début de l’année, au Japon depuis le mois de mai et en Europe depuis le mois d’août, pour la myasthénie, une maladie rare des muscles. Au troisième trimestre, il a généré rien qu’aux Etats-Unis un CA de 124,1 millions de dollars; au Japon, 6 millions de dollars (1,5 million de dollars au trimestre précédent); en Allemagne, où il se vend depuis le 1er septembre, 0,6 million de dollars. En Europe, les ventes croîtront plus progressivement qu’aux Etats-Unis car les accords de remboursement seront négociés pays par pays (après l’Allemagne, ce sera le tour de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni en priorité).

Entre le 30 juin et le 30 septembre, le nombre de patients bénéficiant du traitement est passé de 1.400 à plus de 2.000. Aux Etats-Unis, argenx entend traiter 17.000 patients; 90% d’entre eux sont déjà couverts par un contrat d’assurance. Les approbations d’Israël (où le Vyvgart serait vendu par Medison), de la Chine (par Zai Lab) et du Canada sont espérées en 2023.

Au troisième trimestre, les dépenses de recherche et développement ont grimpé de 139,4 millions à 236,7 millions de dollars en glissement annuel: argenx a acheté, au prix de 99,1 millions de dollars, un priority review voucher, soit un bon donnant droit à l’examen accéléré d’une demande d’homologation aux Etats-Unis, en l’occurrence, le dossier que l’entreprise a soumis à la FDA en septembre pour l’administration, par voie sous-cutanée, du Vyvgart, toujours pour traiter la myasthénie. L’agence américaine transmettra dès lors sa décision au premier semestre de 2023 déjà.

Plusieurs études sur le Vyvgart sont en cours, dont les résultats seront dévoilés en 2023. Au premier trimestre tomberont ceux de l’essai de phase III sur la maladie neuromusculaire PIDC, une indication très importante aussi puisque les analystes estiment ce traitement susceptible de dégager un CA de l’ordre de 1,5 à 2 milliards de dollars (myasthénie : de 2 à 2,5 milliards de dollars). Les résultats des deux autres essais de phase III, sur le pemphigus vulgaire, une maladie de la peau, et sur le PTI, une maladie du sang (administration sous-cutanée du produit, ici; l’administration par intraveineuse a été un succès), suivront au second semestre.

D’autres molécules encore sont à l’étude. L’effet de l’ARGX-117 sur la maladie neurologique NMM est en cours d’évaluation (phase II) et le sera encore dans le cadre d’une deuxième étude de phase II, dans quelques mois. Pour l’ARGX-119, argenx demandera, cette année encore, l’autorisation de mener un premier essai. L’ARGX-117 et l’ARGX-119 sont, à l’instar de l’efgartigimod, de potentiels pipelines en un seul produit.

De 2,39 milliards de dollars au 30 septembre (contre 2,6 milliards au 30 juin), les liquidités d’argenx étaient rassurantes. L’entreprise en estime toujours la consommation en 2022 à un milliard de dollars au plus.

Conclusion

Le Vyvgart se vend si bien que les analystes visent désormais pour lui un CA de 406 millions de dollars (pronostic de début mai: 160 millions) en 2022 et de 816 millions de dollars (460 millions) en 2023. argenx n’est donc plus très loin de concrétiser son ambition de devenir une société biotechnologique intégrée structurellement rentable; si l’essai de phase III sur la PIDC est concluant – nous le saurons début 2023 -, son rêve pourrait devenir réalité. Dans cette perspective, toute faiblesse du cours de son action la rendra digne d’achat. Pour l’instant, elle est à conserver. Le cours a pas mal fluctué après la publication des excellents trimestriels, mais est finalement resté quasi inchangé.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 384,80 euros

Ticker: ARGX BB

Code ISIN: NL0010832176

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 21,3 milliards EUR

C/B 2021: –

C/B attendu 2022: –

Perf. cours sur 12 mois : +60%

Perf. cours depuis le 01/01: +25%

Rendement du dividende : –

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