Agfa-Gevaert
Digne d’achat
Pour la première fois en trois ans, Agfa-Gevaert peut enfin rapporter une hausse de son chiffre d’affaires (CA). Ce n’est pas du luxe, car ces dernières années, le CA avait baissé très rapidement, alors que l’entreprise accuse encore une dette de pensions de 1,2 milliard EUR. Au 2etrimestre de cette année, le CA a pourtant connu une progression de 6,1%, grâce notamment aux imprimantes à jet d’encre pour les imprimeries et aux solutions IT pour les hôpitaux. Cela dit, cette hausse de CA doit être relativisée. Le repli s’est converti en hausse grâce aux effets de change positifs. Si l’euro était resté stable, les ventes auraient encore baissé de 3%. Le groupe devra donc continuer de trouver de nouveaux marchés et plancher sur ses améliorations d’efficacité pour compenser la baisse inévitable des produits analogiques. Le combat n’est pas encore gagné. Malgré la pression sur le CA, Agfa est parvenu à améliorer ses marges ces dernières années. Ce fut également le cas au 2etrimestre de cette année. La marge de REBITDA s’est hissée à un appréciable 10,4%. La direction affirme que tout évolue comme prévu pour atteindre son objectif de plus de 10% sur l’ensemble de 2015. Rappelons que ce niveau de 10% est nécessaire pour pouvoir rétribuer les actionnaires à terme. Au 2e trimestre donc, le bénéfice opérationnel récurrent (REBIT) a totalisé 56 millions EUR, soit 20% de plus qu’à la même période l’an dernier. Le bénéfice net a cependant reculé légèrement en comparaison avec le 2etrimestre 2014, en raison de frais de restructuration légèrement plus élevés. Le canard boiteux demeure Agfa Graphics. Sans l’effet positif de l’euro en baisse, le CA a reculé de 6,6% dans cette branche, tandis que la marge d’EBIT de 5,7% contraste nettement avec celle de 8,5% de la même période l’an dernier. Agfa perçoit les effets de la faible conjoncture dans les pays émergents. Ces marchés n’ont pas encore adopté les solutions numériques et représentent encore 60% des produits ” classiques ” (plaques analogiques et films de radiographie classiques pour hôpitaux) d’Agfa Graphics. Le retard dans des pays comme la Chine, le Brésil et le Moyen-Orient se fait sentir, tant au niveau des volumes vendus que de la baisse des prix. Cette division devrait cependant pouvoir profiter, au cours des prochains trimestres, de la sensible baisse des prix des matières premières. Les bonnes performances dans le segment des imprimantes à jet d’encre ne suffisent pas encore pour compenser le repli des activités analogiques. La deuxième division d’Agfa, les solutions pour les soins de santé, a toutefois vu son CA hors effets de change progresser de 2,4%. La marge s’est établie à un confortable 15,5%. Les technologies numériques rencontrent un certain succès, à plus forte raison à présent que les hôpitaux américains ne reportent plus leurs investissements. L’incertitude liée aux économies prévues par Obamacare a clairement disparu.
Conclusion
Les piliers de croissance sont toujours aussi solides mais l’euro faible fut nécessaire pour contrer la baisse du CA. Les marges demeurent à niveau cependant, ce qui tend à indiquer que la direction contrôle la situation. La valorisation est aussi suffisante compte tenu du risque, avec un rapport cours/bénéfice de 6. La valeur d’entreprise (EV), incluant les dettes de pension, représente 9 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA).
Conseil: digne d’achat
Risque: élevé
Rating: 1C
Actions belges
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici