AB InBev: champion des coûts et de la mousse
Il était impératif de renouer avec la croissance des volumes: l’acquisition de SABMiller par Anheuser-Busch InBev a reconfirmé la position du groupe, référence par excellence dans le monde brassicole.
Nous sommes satisfaits d’avoir pris il y a quelques semaines une première position dans AB InBev, malgré la nervosité des marchés et les doutes croissants qui entourent le premier brasseur mondial. Ce sont justement souvent des conditions comme celles-là qui offrent les plus belles opportunités d’achat. La publication des résultats annuels a en tout état de cause dissipé bien des doutes.
Croissance des volumes
Tout d’abord, il était impératif de renouer avec la croissance des volumes. L’acquisition de SABMiller par Anheuser-Busch InBev a reconfirmé la position du groupe, référence par excellence dans le monde brassicole. Il n’est pas toujours aisé de briller sur le plan opérationnel pendant une acquisition de cette ampleur, ou peu de temps après: à l’issue de la contraction de 1,2% enregistrée au troisième trimestre, il convenait d’afficher une nouvelle croissance des volumes. C’est chose faite, avec une augmentation de 1,6%; le seul recul (de 1,4%) concerne l’Amérique du Nord (en premier lieu, Budweiser). Le volume des bières propres a progressé de 2,3% au cours des trois derniers mois de 2017. Bien meilleur, le quatrième trimestre s’achève sur une légère hausse des volumes (0,2% sur une base annuelle, 0,6% pour les bières propres).
En tête
AB InBev a par ailleurs procédé à des hausses tarifaires, qui lui ont permis d’achever le dernier trimestre de 2017 sur une appréciable augmentation de son chiffre d’affaires organique (8,2%, soit bien mieux que le consensus, arrêté à 5,8%). Ce n’est pas tout. En matière de croissance du chiffre d’affaires, le groupe fait nettement mieux que ses principaux concurrents, comme Heineken et Carlsberg, mais aussi que les autres géants des biens de consommation tels que Nestlé, Danone ou encore Procter & Gamble. Une comparaison de l’évolution des chiffres d’affaires organiques sur la période 2012-2017 révèle que le premier brasseur mondial affiche une croissance moyenne de 4,5%, contre environ 3% pour Heineken et 1,5% chez Carlsberg. A près de 4%, c’est Nestlé qui s’approche le plus de ce résultat – Procter & Gamble, par exemple, plafonnant à 2%.
Croissance des marges
AB InBev prouve une fois encore qu’il est bien plus qu’un ” champion des coûts “, ce qui lui permet de réaliser des marges exceptionnelles pour le secteur même si en matière de rentabilité, l’exercice 2016 avait déçu. La marge d’Ebitda (cash-flows opérationnels/chiffre d’affaires) était en effet retombée à 36,7%, contre 38,5% encore en 2015. Le redressement des marges amorcé au cours des neuf premiers mois de l’année s’est admirablement poursuivi au quatrième trimestre (42,4%, soit quelque 440 points de base de plus que les modestes 37% sur lesquels s’était achevé le quatrième trimestre de 2016). En atteignant ainsi 39,1% fin 2017, la marge d’Ebitda pulvérise son record de 2015. L’ambition est désormais de dépasser les 40% cette année, grâce aux nouveaux gains liés à l’intégration de SABMiller. C’est en tout cas ce qu’espèrent les analystes. AB InBev a vu son bénéfice par action bondir de 0,43 à 1,04 dollar au quatrième trimestre, ce qui représente sur l’ensemble de l’exercice 2017 une augmentation de près de 43% (de 2,83 à 4,04 dollars par action). Après l’acompte sur dividende de 1,6 euro brut, les actionnaires peuvent envisager un dividende brut de 2 euros par action.
Augmentation de la position
Cela n’était plus arrivé depuis un certain temps, mais AB InBev a reçu les louanges de tous les analystes et l’action s’est envolée à la publication des chiffres trimestriels et du rapport annuel. Nous sommes très heureux des résultats et optimistes pour 2018. En plus de confirmer notre recommandation d’acheter (1A), nous avons l’intention de doubler notre position avec une limite d’achat (opportuniste) pour le portefeuille modèle.
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