2025 : quelles sont les nouvelles tendances des ETF ?
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Après une année record pour les ETF, que réserve l’année 2025 ? Quelles sont les tendances en matière de marchés et de secteurs ? Quelles sont les innovations et nouveaux produits sur le marché ? Tour d’horizon avec BlackRock.
2024 a été une année record pour les ETF. Ces quelques chiffres, présentés lors d’une table ronde ce mardi par Jérôme Folcque et Arnaud Gihan, respectivement co-directeur de la division Wealth de BlackRock en Belgique & Luxembourg et directeur de la division Wealth France, Belgique, Luxembourg et Monaco, parlent pour eux-mêmes :
- Le marché européen des ETP (qui inclut également les ETC, notes représentant des matières premières collatéralisées, négociées en bourse) a dépassé les 2.000 milliards de dollars pour une première fois, pour atteindre les 2.262 milliards. Fin 2023, il pesait 1.812 milliards de dollars.
- Sur le marché des investisseurs particuliers, en Belgique, le nombre d’investisseurs en ETF a doublé, entre le deuxième trimestre 2023 et le même trimestre de 2024, selon le dashboard de la FSMA.
- En Europe, les collecte nettes des ETF ont atteint les 270 milliards de dollars, un record. En 2023, ce chiffre était inférieur à 200 milliards de dollars. Quatre tendances ont d’ailleurs pu être constatées dans ces chiffres :
- 80% de cette collecte sont allés vers des ETF composés d’actions. Le reste vers des ETF obligataires (qui ont ainsi récolté plus de 50 milliards de dollars).
- Le “coeur” reste un élément très important pour les investisseurs : 80 milliards de dollars sont allés vers des ETF répliquant les indices mondiaux. Ils sont ainsi la base de nombreux portefeuilles.
- Les États-Unis ont été un grand aimant à capitaux, surtout sur le dernier trimestre, après l’élection présidentielle. Rien que sur ces trois mois, les investisseurs européens ont injecté 58 milliards d’euros dans des ETF suivant le S&P 500 ou d’autres indices américains, et 111 milliards sur toute l’année.
- La tech et l’IA ont également été une mégaforce importante. Les ETF spécialisés ont récolté, en net, 6,4 milliards de dollars (avec une récolte plus lente, de 0,1 milliard, sur le dernier trimestre, à cause d’un retour vers les plus grands indices et d’un marché plus volatil).
Les tendances en 2025
Ces chiffres nous disent déjà quelque chose sur l’évolution du marché en 2025. Dans une autre étude récente, BlackRock avait noté qu’il y a 500.000 investisseurs en ETF en Belgique. Ce chiffre devrait croître de 40% en 2025. Parmi ces investisseurs, près de 80.000 pourraient être des personnes dont ce sont les premiers pas dans le monde de l’investissement. Les femmes représenteraient environ la moitié de ces nouveaux investisseurs, tout comme les personnes âgées entre 18 et 34 ans.
Pour le marché, BlackRock s’attend à ce que l’investissement devienne de plus en plus granulaire et thématique. Les deux experts citent l’exemple de l’intelligence artificielle. Ils la divisent en trois parties : l’infrastructure (puces, énergie, centres de données, etc.), l’intelligence (comme le traitement des données) et les applications et les produits d’IA (où les secteurs à en profiter le plus seraient d’abord la santé, puis la tech et la finance). Pour le premier et le dernier segment, il existe déjà des ETF, pour le deuxième pas encore, nuancent-ils. Cela montre qu’on peut investir dans un pan très précis du marché de l’IA.
Une autre grande tendance, et c’est là précisément que ces ETF plus thématiques offrent plus de diversification, est la dominance des Sept Magnifiques, qui “écrasent les indices”. Leur poids a en effet énormément gonflé, et ils représentent une part considérable du S&P 500 ou du MSCI World. Ce qui n’est pas sans risques. Cette dominance a notamment augmenté la demande pour des ETF à poids égal du S&P 500, dans lesquels toutes les entreprises ont la même pondération – et cette tendance devrait se poursuivre en 2025. Les données du mois de janvier montrent déjà que les investisseurs cherchent une diversification beaucoup plus large que les Sept Magnifiques. Ils misent entre autres sur l’Europe.
Une autre tendance qui devrait se poursuivre est celle de l’or, qui a le vent en poupe. À cause de risques géopolitiques, certes, mais aussi à cause d’une grande corrélation entre différentes classes d’actifs (en place depuis 2020 et qui a vu les actions et obligations chuter et remonter en même temps, ce qui est inhabituel). L’or, moins corrélé aux autres classes d’actifs, est ainsi devenu un élément de diversification pour les investisseurs.
Innovation
Puis il y a également l’innovation en matière d’ETF qui devrait continuer sur sa lancée. Deux produits sont notamment en train de faire sensation.
- Il y a les ETF obligataires à maturité fixe (qui fonctionnent un peu comme une obligation classique, sauf qu’on investit dans un panier d’obligations de différents gouvernements ou d’entreprises), qui génèrent un revenu fixe et seraient donc “intéressants pour la construction robuste d’un portefeuille”.
- Mais aussi les ETF gérés activement. Au lieu de simplement répliquer un indice, les gestionnaires de ces fonds vont leur donner un objectif, comme atteindre un rendement supérieur à l’indice, réduire la volatilité, générer un revenu spécifique, etc. En Europe, ce marché est encore très petit (55 milliards de dollars, contre 1.000 milliards dans le monde entier) mais il croît rapidement : 40 à 50 nouveaux produits ont été lancés en 2024, le double de l’année d’avant.
Et toutes ces nouvelles tendances suscitent l’intérêt des investisseurs : BlackRock précise que 30% de la collecte vont vers des fonds qui ont moins de cinq ans.
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