Un bon plan pour votre pension
L’un des principaux enjeux de la planification financière est d’anticiper la fin de votre carrière professionnelle et de vous permettre de maintenir votre niveau de vie. Cet aspect est même de plus en plus important avec l’allongement de notre espérance de vie comme nous l’explique Patrick Wangneur, Conseiller en Structurations Patrimoniales et Prévoyance chez CBC Banque.
On parle souvent d’une perte de revenus à la pension. Mais qu’en est-il concrètement, le manque à gagner est-il important ?
Patrick Wangneur : ” Il est difficile de donner un chiffre général étant donné que la pension légale est influencée par le statut professionnel. Pour les salariés et les indépendants, la base du calcul du montant de votre pension est globalement de 60% de vos revenus professionnels plafonnés. Et si vous n’atteignez pas une carrière complète de 45 années, le montant est encore raboté. Pour un dirigeant d’entreprise ou un cadre, la perte de revenus peut ainsi atteindre jusqu’à 60% à 70% du dernier revenu professionnel. Malheureusement, nous constatons dans le cadre de notre Observatoire des pensions annuel que plus de six Belges sur dix n’ont pas réellement conscience de cette perte de revenus et ne planifient pas suffisamment leur pension. “
Une perte importante, mais nos besoins financiers sont aussi généralement moindres à la pension ?
Patrick Wangneur : ” Il est vrai que beaucoup de pensionnés n’ont plus à supporter le remboursement d’un crédit hypothécaire. De plus, les enfants ne sont généralement plus à leur charge. Mais à la retraite, vous risquez de devoir consentir de nouvelles dépenses, par exemple si vous disposiez d’une voiture ou d’un smartphone de société ou si vous bénéficiez d’une assurance Hospitalisation via votre employeur. Vous avez aussi enfin un peu plus de temps pour vos loisirs, voyager, aller au restaurant ou au théâtre, ce que vous ne pourrez faire qu’en disposant de moyens suffisants. Et à terme, une entrée en maison de repos représente aussi potentiellement un coût très important. En tant que banquier, notre rôle est de conscientiser nos clients à ces enjeux et de les accompagner dans la constitution d’un capital afin de leur permettre de maintenir leur niveau de vie. “
Patrick Wangneur :” Une majorité des Belges sous-évaluent largement leur espérance de vie à la pension, ce qui menace leur bien-être financier. “
Comment évaluer le capital dont vos clients ont besoin pour la pension ?
Patrick Wangneur : ” La première chose à prendre en compte est l’espérance de vie. Une majorité des Belges évaluent leur espérance de vie une fois pensionnés à moins de 15 ans selon notre Observatoire des pensions. Alors qu’à 63 ans, l’âge moyen de départ à la retraite en Belgique, l’espérance de vie moyenne est de 22 ans. Une femme sur deux et un homme sur trois atteignent même l’âge de 90 ans, soit une pension de plus de 25 ans. C’est évidemment un élément déterminant pour être sûr de ne pas épuiser son capital prématurément. Ensuite, pour nos clients qui le souhaitent, nous pouvons évaluer précisément avec eux leurs besoins à la pension afin de déterminer concrètement le capital nécessaire. “
Quelles solutions préconisez-vous pour constituer ce capital ?
Patrick Wangneur : ” Les solutions offrant un avantage fiscal sont les plus intéressantes pour compléter votre pension légale (ou premier pilier). Globalement, il s’agit du deuxième pilier, comme par exemple l’assurance-groupe pour les salariés ou la PLCI pour les indépendants, et du troisième pilier qui englobe essentiellement l’épargne-pension. Mais cela ne suffit généralement pas. Le quatrième pilier est ainsi composé des investissements systématiques non fiscalisés. Au début, vous pouvez prendre un peu plus de risques pour améliorer votre rendement même si, bien entendu, il est important de respecter avant tout votre profil de risque. Mais à l’approche de la retraite et durant la pension, nous conseillons d’investir plus prudemment. Surtout si vous utilisez le capital pour financer vos dépenses et pas seulement les revenus de celui-ci (dividendes et intérêts). Il faut en effet éviter qu’une rechute temporaire des marchés boursiers ne menace votre niveau de vie. “
Patrick Wangneur:” En tant que banquier, notre rôle est d’accompagner nos clients dans la constitution d’un capital afin de leur permettre de maintenir leur niveau de vie. “
Vous évoquez le cas de personnes vivant jusqu’à 90 ans et plus. Mais ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde. Envisagez-vous le risque d’un décès prématuré, notamment dans un couple ?
Patrick Wangneur : ” Nos outils de simulation à long terme nous permettent en effet de prendre en compte le risque d’un décès prématuré. Le premier aspect à intégrer est la perte d’un revenu de pension. L’épouse vivant généralement plus longtemps que son mari qui bénéficie en moyenne d’une meilleure pension, la perte peut être importante. Le conjoint survivant peut certes bénéficier d’une pension de survie, mais ce complément est limité et les conditions d’octroi de plus en plus strictes. Le second aspect est le paiement des droits de succession, dont le montant peut être conséquent si le patrimoine transmis est substantiel. Pour les financer ou les limiter, nous pouvons ainsi envisager différentes solutions comme une assurance-décès pour des personnes plus jeunes ou la transmission aux enfants à un âge plus avancé. “
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