Trois épineux dossiers

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Coincées entre la baisse des émissions de CO2 et la future norme Euro 7, les motorisations essence et diesel sont poussées vers la sortie par les règlements européens en gestation.

Le moteur à explosion vit-il sa dernière décennie? De plus en plus de constructeurs le pensent, comme le montre le choix de plusieurs d’entre eux de basculer dans le 100% électrique à l’horizon 2030. Des décisions dictées par les orientations prises par la Commission européenne sur trois grands dossiers.

? Le “Green Deal”

Lancé en 2019, ce “Pacte Vert” vise à amener l’Union à la neutralité carbone en 2050. Cela passe par une réduction des gaz à effet de serre de 50% en 2030 par rapport à 1990, objectif qui pourrait être porté prochainement à -55%. Il concerne tous les secteurs de l’économie, ce qui inclut les transports, et donc l’industrie automobile. L’objectif porte sur l’ensemble du parc roulant. Pour faire baisser la moyenne générale, cela implique que le flux de voitures neuves arrivant chaque année sur le marché soit drastiquement économe en CO2.

? La réglementation Cafe

En vigueur depuis l’an dernier, les normes Cafe ( Corporate average fuel economy) imposent à chaque constructeur un niveau moyen d’émissions de CO2 à ne pas dépasser pour l’ensemble des modèles neufs immatriculés en Europe, sous peine de fortes amendes. C’est pour tenir ces objectifs que la majorité des marques ont introduit des modèles électriques et/ou hybrides rechargeables dans leur gamme. Mais l’équation va continuer à se corser: la réglementation prévoit un recul des émissions de CO2 de 37,5% en 2030 par rapport à leur niveau de 2021. Et la Commission semble décidée à porter cette baisse à -50%.

? La future norme Euro 7

L’UE a commencé à plancher sur la nouvelle génération de cette norme antipollution, apparue en 1992, et qui vise à réduire les émissions de monoxyde de carbone, d’oxyde d’azote ou encore de particules. Les hypothèses de départ font frémir les constructeurs: non seulement les valeurs maximales de rejet devraient, une nouvelle fois, être revues à la baisse, mais les paramètres d’homologation vont eux aussi être durcis. Les futurs moteurs devront respecter la norme dans une amplitude thermique allant de -10 degrés à +40 degrés, au lieu de zéro à 30 degrés aujourd’hui. Les tests vont également se rapprocher des conditions d’utilisation réelle et prendre en compte l’impact du démarrage à froid, moment où les émissions sont plus fortes.

Est-ce pour peser sur les discussions en cours dans l’UE? Certains groupes n’hésitent en tout cas pas à dire que l’addition de ces contraintes sera insurmontable. Le VDA, le puissant lobby de l’automobile allemande, estime que la norme Euro reviendra dans les faits à une interdiction du moteur à combustion lorsqu’elle s’appliquera, en 2025 ou 2026. Ces derniers jours, les marques Audi et Volkswagen ont annoncé qu’elles chercheraient à adapter les modèles existants pour se conformer à la norme, mais qu’elles ne lanceraient pas le développement d’une nouvelle génération de moteur. A l’inverse, BMW se dit capable de relever le challenge.

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